STAGE FILÉ
Concept
Le stage filé est un stage s’étalant sur 4 semaines, plus précisément durant les mardis matins du mois de mars 2021. Lors de celui-ci, par binôme, les étudiants de Bac 1 de HELMo Loncin ont l’occasion de donner deux heures de cours dans une école fondamentale et d’observer leur partenaire durant l’autre moitié du temps chaque mardi matin.
Lors du stage filé, j’ai donné deux cours d’éducation physique aux élèves de 2e primaire (unihockey) et deux autres séances à une classe de 4e primaire (handball). J’ai donc pu créer un suivi de deux leçons dans les apprentissages enseignés aux élèves.
Le stage filé m’a fait comprendre deux choses principales : il y a un monde de différence entre…
-
enseigner en éducation physique - animer des enfants au Patro,
-
théorie - pratique.
Mon stage filé
Gestion
du groupe
À propos de mon ressenti face aux élèves, je n’étais pas stressée car les enfants étaient agréables, le Maitre de stage (MDS) nous mettait en confiance et j’ai l’habitude de parler devant un groupe. Cependant, ma gestion du groupe était fort ressemblante à celle du Patro mais, en discutant avec le MDS et en vivant la situation dans un contexte scolaire, j’ai vite compris que ma façon de faire n’était pas la bonne : lever la main pour attendre le silence, dire “les gars” pour avoir l’attention des élèves, parler (presque crier) au-dessus du bruit,… Mon plus gros problème était ma voix car je la forçais pour que les élèves m’entendent. Elle devenait alors aigüe et désagréable, ce qui ne m’aidait pas à avoir l’attention du groupe. Cela jouait également sur mon autorité envers les enfants, qui était, d’ailleurs, une des choses que je craignais le plus avant de commencer le stage. Etant dans des cycles de sports collectifs, j’ai opté pour la solution du sifflet et de la statue afin que les élèves sachent lorsqu’ils devaient écouter en gardant la balle en main ou tout simplement lorsque j’attendais le silence complet.
Mes explications de jeux/tâches et mes objectifs n’étaient pas toujours très clairs et précis pour les enfants. Le MDS m’a répété et re-répété “Une bonne démo commentée vaut mieux qu’un long discours !” car j’expliquais souvent les consignes 2 fois, ce qui diminuait le temps moteur des élèves :
-
j’expliquais les consignes oralement et les enfants ne comprenaient pas le jeu,
-
je réalisais une démonstration (élèves et/ou enseignant).
Explications
Présence
Ensuite, je n’étais pas assez présente. Lorsque je lançais une activité, j’avais l’air “perdue”, je ne savais ni quoi regarder ni que dire. Comme au Patro, je lançais le jeu et j’étais dans une posture “d’observation” et non active : je ne disais pas de feedbacks individuels/collectifs, je ne faisais pas d’arrêts-relances (utiles pour l’apprentissage, qui est l’objectif principal d’un cours d’éducation physique), je n’intervenais pas beaucoup, je ne faisais pas vivre l’activité par des expressions/gestes/onomatopées,… Le MDS m’a rappelé qu’il fallait vraiment être théâtral avec les enfants pour augmenter leur motivation et leur montrer ma présence (ils doivent toujours savoir que je suis là et que je les regarde).
En plus de ces différents points entrainant de nombreux conseils du MDS lors du stage filé, il m’a également félicitée pour mon organisation et mes préparations de stage qui étaient claires, complètes et réfléchies. Pour éviter les problèmes organisationnels qui perturbent vite une leçon, il m’a donné des conseils que j’ai appliqués, comme : s’imaginer le cours entier lors de la préparation afin de ne manquer aucun détail (matériel, nombre d’élèves, timing, espace,…), savoir quels éléments spécifiques je dois regarder chez l’élève pour la bonne réalisation de la tâche demandée, trouver une solution pour favoriser le temps moteur des enfants lors du placement du matériel,… De temps en temps, lorsque le MDS voyait que j’étais perdue, il n’hésitait pas à me donner un conseil ou à me montrer une technique d’apprentissage qui me permettait de “reprendre pied”.
Organisation
Frein
Un petit frein à ma progression durant ce stage filé a été mon binôme car, par souci de bien faire, il voulait m’aider quand j’étais perdue ou lorsque les élèves n’écoutaient pas. Autrement dit, étant de nature impulsive, il se levait et prenait ma place. Je perdais donc toute crédibilité et, jusqu’à la fin de l’activité ou du cours, je n’osais plus placer un mot (pour dire une consigne, pour encourager, pour faire un arrêt-relance,…) parce que j’avais l’impression que c’était lui le stagiaire. Il pensait me donner une bouée mais, en réalité, il me coulait. Après le stage filé, il ne l’a plus fait donc j’apprenais moi-même de mes erreurs, ce qui me permettait de progresser petit à petit.
Voici le bilan que j’ai réalisé à la fin de ce stage filé. Il reprend les différents points que j’ai appris au niveau moteur des enfants, de leurs comportements et attitudes, ainsi que sur moi-même en tant qu’enseignante.
Bilan
Retour vers "réflexions-interventions"