TFE
DÉVELOPPEMENT DU HOOP-PICKET
Dans un premier temps et afin de vous permettre de mieux comprendre la suite de ce travail, je vais vous présenter la discipline que nous avons imaginée. Le hoop-picket est un sport collectif qui se joue avec 4 piquets et 1 cerceau, opposant 2 équipes de 5 joueurs sur un terrain de la taille d'un terrain de basket. Le but est de se faire minimum 5 passes avec le cerceau afin de marquer un point en le lançant autour d'un piquet. Ce piquet peut être fixe ou mobile ("joueur-piquet"). C'est un sport mixte qui n'autorise aucun contact.
Création du hoop-picket
Règlement imaginé au départ
Au tout début de sa création, avant d’avoir testé le jeu, nous avions imaginé des règles. Nous sommes donc parties de cette base lors de la première expérimentation.
Document PDF : Règlement imaginé au départ
Expérimentations
(Co-écriture avec Clara Ruzziconi)
Nous avons écrit ce point du travail avec Clara depuis maintenant un an, au fur et à mesure des essais et expérimentations. En effet, nous allons parler de toutes les interventions que nous avons réalisées (ensemble ou séparément) et qui nous ont poussé à réfléchir pour améliorer les règles de notre sport.
Ci-dessous, les étoiles définissent le niveau d’importance de ces expérimentations : telle intervention nous a-t-elle permis de réfléchir à l’amélioration des règles ? Une étoile signifie aucune ou peu de réflexion et trois étoiles signifient que l’expérimentation nous a amenées à de longues réflexions pour développer le hoop-picket.
Le schéma suivant permet d'aller directement lire l'une ou l'autre expérimentation en cliquant sur la bulle concernée. Il est également possible de suivre l'ordre chronologique ou de passer directement au point suivant.
3/2022 – Au cours d'AFP collectif à HELMo Loncin
4/2022 – En stage secondaire à SFX2 à Verviers
10/2022 – Au cours de diversité collective à HELMo Loncin
11/2022 – En après-journée à HELMo Loncin
11/2022 – En stage secondaire à l'Institut Notre-Dame de Heusy
1/2023 – En primaire à l'école Saint-Joseph de Herve (Clara)
2/2023 – Au cours d'AFP collectif à HELMo Loncin
3/2023 – En stage spécialisé à la Court-Echelle d'Andrimont
3/2023 – En cours d'éducation physique à l'école Américaine de Shanghai en Chine (M. Xhauflair)
3/2023 – En secondaire à l'Abbaye de Flône
4/2023 – À la journée portes ouvertes d'HELMo Loncin
5/2023 – En stage spécialisé à l'Institut Notre-Dame de Cerexhe-Heuseux (Clara)
5/2023 – En stage primaire dans les écoles communales de Xhendelesse et Julémont
Point suivant : évolution des règles et justification des choix
Expérimentation 1, au cours d’AFP collectif à HELMo Loncin (9 mars 2022)
✩✩✩
Après avoir créé le hoop-picket le 16 février 2022, nous avons réalisé notre toute première intervention le 9 mars 2022 lors d’un cours d’AFP collectif (activité de formation pratique) avec Monsieur Martin Van Hoye. Cette intervention avait pour but de voir si notre sport avait du potentiel et était réalisable. Cela s’est déroulé dans le hall de l’école d’HELMo Loncin avec une classe d’environ 15 étudiants de 2e année de supérieur.
Lors de cette intervention, notre objectif était de prendre note des éventuels problèmes, de discuter avec Monsieur Van Hoye et les étudiants du groupe à propos des règles afin de les améliorer par la suite. Nous avons essayé d’observer si le jeu tournait, nous avons regardé si le cerceau était facile à lancer et à rattraper, s’il faisait mal aux joueurs, si c’était facile de marquer un point, si le terrain était assez grand, si c’était facile pour les arbitres de faire respecter les règles, si le cerceau tombait souvent au sol, si le nombre de joueurs sur le terrain était suffisant,…
Lors de cette intervention, nous avons donc modifié certaines règles par rapport aux points cités ci-dessus. À la fin de cet essai, nous avons demandé à la classe ce qu’ils avaient pensé de notre sport et les commentaires étaient assez positifs. En effet, les élèves trouvaient que le hoop-picket avait du potentiel mais qu’il fallait trouver un moyen pour que tous les joueurs soient en mouvement (par exemple, le joueur-piquet restait trop statique, on l’a alors autorisé à attraper le cerceau partout dans le terrain et pas seulement dans le rond central).
L'année passée, dans le cadre de l'écriture de mon fil conducteur, j'avais décrit cette expérimentation.
Expérimentation 2, en stage secondaire à SFX2 à Verviers (25 au 29 avril 2022)
✩
Ensuite, la deuxième intervention de hoop-picket a été réalisée lors de mon stage en secondaire en bac 2. Pendant mon stage à SFX2 à Verviers avec Patricia Krier, j’ai pu tester le hoop-picket durant une séance avec deux classes de 1ère secondaire. La séance ne durait que 50 minutes et, en enlevant le temps des vestiaires, il ne me restait plus qu’une trentaine de minutes de cours. Lorsque j’annonçais la discipline du jour, les élèves étaient curieuses et motivées. J’ai d’abord réalisé l’échauffement de "l’ascenseur" permettant de manipuler le cerceau et découvrir comment le lancer de différentes manières. J’ai ensuite directement lancé le "jeu des 5 passes" pour y rajouter les règles du hoop-picket petit à petit. Par manque de temps, je n’ai pas su arriver au jeu complet en fin de séance mais il ne me restait plus que quelques règles. La 2e fois que j’ai eu l’occasion de donner la séance avec le second groupe de 1ère secondaire, je me suis attardée sur l’apprentissage du lancer (jeu de « l’ascenseur ») avant d’enchainer avec le "jeu des 5 passes". Une fois le jeu lancé, j’ai pris le temps de voir ce que j’attendais chez les élèves avant d’ajouter une règle. De ce fait, j’ai moins avancé dans le jeu qu’avec le groupe précédent.
Lors de cette intervention, j’ai observé certaines choses au niveau des règles et en ai discuté avec ma maitre de stage qui m’a donné quelques conseils. En effet, elle m’a dit que cela serait peut-être mieux d’interdire que le cerceau touche le sol lors du jeu et elle m’a également dit que cela serait mieux si le cerceau était rond (épaisseur) et rigide. À la fin de cette intervention, les deux classes de filles avec qui j’avais fait du hoop-picket étaient plutôt satisfaites de la séance et avaient des commentaires positifs. En effet, elles étaient contentes et avaient pris du plaisir lors de la séance.
Cette expérimentation a également été expliquée l'année passée dans cet onglet-ci : hoop-picket.
Expérimentation 3, au cours de diversité collective à HELMo Loncin (17 octobre 2022)
✩✩✩
Le 17 octobre 2022, nous avons réalisé une nouvelle intervention de hoop-picket lors du cours de diversification collective de Monsieur Grégory Esser. Nous lui avons demandé si on pouvait tester notre sport lors d’un de ses cours et il a accepté. Dès lors, il nous a laissé 30 minutes pour le tester avec notre groupe (étudiants de supérieur, bac 3) qui l’avait déjà testé quelques mois plus tôt lors du cours d’AFP collectif. Lors de cette intervention, il y avait environ 15 étudiants.
Ce jour-là, Clara arbitrait, Monsieur Esser et moi discutions de ce qu’on pouvait améliorer ou tester. Durant le jeu, j’annonçais alors un changement de règle et observais ce que cela donnait. Après cette expérimentation, nous avons interviewé Monsieur Esser pour en discuter. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup trop de règles et l’arbitre (Clara) ne savait plus quoi regarder. Avec notre professeur, nous avons réfléchi à ce qu’on pouvait faire pour les simplifier et avons discuté de plusieurs règles à la suite de cette intervention : agrandir les zones interdites, intégrer la règle des 3, réfléchir à comment réagir lorsque le cerceau tombe au sol, la position des piquets sur le terrain, le signe distinctif des joueurs-piquets, la taille du cerceau, le penalty,…
Expérimentation 4, en après journée à HELMo Loncin (7 novembre 2022)
✩✩✩
Nous avons réalisé une autre intervention de hoop-picket le 7 novembre 2022 en fin de journée dans le hall de l’école avec 10 amis. Lors de cette intervention, il y avait aussi bien des étudiants de 2ème que de 3ème supérieur. Nous avons réalisé ce match car, à cette période, nous n’avions encore jamais joué à notre propre jeu et il nous semblait important de le tester nous-même pour définir des règles qui étaient encore floues dans notre tête, pour voir ce qu’il fallait améliorer et les points positifs de ce sport. Nous avons donc demandé à huit amis d’HELMo Loncin de venir jouer un match avec nous. Nous avons joué durant 30 grosses minutes et le total des points additionnés des 2 équipes était d’environ 15 points. De temps en temps, nous nous arrêtions pour réfléchir à la clarté de certaines règles, ainsi que leur facilité d’application. De ce fait, nous avons pu sceller celles-ci et donc améliorer le règlement.
Expérimentation 5, en stage secondaire à l'Institut Notre-Dame de Heusy (14 novembre au 9 décembre 2022)
✩
Du 14 novembre au 9 décembre 2022, j’ai réalisé différentes interventions en secondaire à l’Institut Notre-Dame de Heusy avec Madame Dominique Janssen. Lors de ce stage de quatre semaines, j’ai eu l’occasion d’expérimenter mon TFE avec des filles de 1ère et 2e secondaire. Mon TFE porte donc principalement sur la classe de 2e secondaire pour laquelle j’ai réalisé un questionnaire en début et fin de séquence. J’ai également interviewé ma maitre de stage à la fin de la séquence. Celle-ci a duré trois cours dont deux évaluations au dernier cours. Les élèves ont donc appris le hoop-picket durant deux séances de 100 minutes chacune. Ma maitre de stage m’a donné un feedback positif de ces différentes séances et de la création du hoop-picket. Deux enseignants en éducation physique (un de primaire et un de secondaire) sont venus voir une des séances de hoop-picket. J’ai également eu l’occasion de donner un cours "one shot" à une classe de garçons de 2e secondaire qui ont accroché au jeu. L’enseignant de primaire a fabriqué des piquets pour montrer que c’est possible de créer le matériel soi-même et d’y jouer avec ses élèves (figure 4). J’expliquerai mes interventions plus en détail dans la suite de ce TFE.
Figure 4 : Piquets fabriqués
par l'enseignant
Expérimentation 6, Clara en primaire à l'école Saint-Joseph de Herve (27 janvier au 17 février 2023)
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Clara a ensuite réalisé quatre interventions en primaire à l’école Saint-Joseph de Herve avec Madame Sophie Gutkin. Elle a réalisé ces interventions tous les vendredis du 27 janvier au 17 février 2023 dans une classe mixte de 6ème primaire de 23 élèves. Dans cette classe, il y avait 11 filles et 12 garçons. Elle expliquera plus en détail ce qu’elle a fait lors de ces quatre interventions et l’analyse qui en découle dans la suite de son TFE. L’expérimentation n’a impacté aucune règle, mis à part qu’elle nous a fait réfléchir au système d’arbitrage que nous allions définir car ses élèves jouaient la plupart du temps en auto-arbitrage et cela ne fonctionnait pas bien. Effectivement, les élèves étaient "mauvais perdants" et n’étaient pas honnêtes (fair-play).
Expérimentation 7, au cours d'AFP collectif à HELMo Loncin (14 février 2023)
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Etant maintenant en bac 3, nous avons réalisé deux interventions de hoop-picket avec les deux groupes de 2ème année de supérieur d’HELMo Loncin le 14 février 2023. Nous avons réalisé ces interventions dans le hall de l’école lors d’un cours d’AFP collectif de Monsieur Van Hoye. Lors de ces deux interventions, il y avait environ 20 étudiants dans chaque groupe. Le but de celles-ci était de proposer une séance aux bac 2 avec de vraies situations d’apprentissage. À la fin de ces interventions, nous avons discuté avec les étudiants qui nous donnaient leur avis, leurs observations, leurs feedbacks, etc. Cela nous a à nouveau permis d’améliorer et de sceller certaines règles : le nombre de joueurs sur le terrain, la limite de temps avec le cerceau en main, les quatre piquets communs aux deux équipes,…
Expérimentation 8, en stage spécialisé à la Court'Echelle d'Andrimont (20 mars 2023)
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Lors de mon stage dans une école spécialisée, le 20 mars 2023 à la Court’Echelle d’Andrimont, j’ai eu l’occasion d’essayer une séance "one shot" de hoop-picket avec deux classes d’élèves de type 2 et un autre étudiant d’HELMo Loncin, Louis Ritrovato. Nous avons pu observer si le jeu était réalisable avec des élèves de type 2 et comment l’adapter dans l’enseignement spécialisé, tout comme dans l’enseignement primaire. Ces expérimentations furent concluantes car les élèves ont compris les règles facilement et ont pris plaisir à jouer. Ils avaient une bonne maitrise des différentes habiletés.
Expérimentation 9, en cours d'éducation physique à l'école Américaine de Shanghai en Chine (mars 2023)
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En mars 2023, le hoop-picket a également été testé par Monsieur Michel Xhauflair à l’école Américaine de Shanghai en Chine. Ce dernier est une de mes connaissances et est professeur d’éducation physique dans cette école. Il a répondu à notre questionnaire à destination des enseignants en EP et il m’a donc proposé de le tester afin de l’essayer avec un autre public et pouvoir nous donner un feedback constructif. Il a testé le hoop-picket durant une séquence avec des élèves de 14 à 15 ans et nous a envoyé un débriefing à deux reprises, ainsi qu’une vidéo démonstrative :
Il nous a donné un feedback assez positif concernant notre sport. En effet, selon lui, c’est l’occasion de faire une activité "non traditionnelle" et qui rentre bien dans l’idée d’autres activités comme le tchoukball, sabakiball, ultimate, Poull ball, kin-ball, comet tail, etc. Il trouve également que le fait de jouer avec un cerceau, devoir faire des passes avec celui-ci et essayer de marquer représentent un vrai challenge, même pour les élèves plus athlétiques ou habitués des sports collectifs. Toujours selon ses dires, il trouve que le point fort du hoop-picket est que les règles sont adaptables peu importe l’environnement, l’espace et le nombre de joueurs.
Expérimentation 10, en secondaire à l'Abbaye de Flône (5 et 12 avril 2023)
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Le 5 avril et le 12 avril 2023, nous avons à nouveau réalisé deux interventions de hoop-picket à l’Abbaye de Flône avec une vingtaine d’élèves de 2ème secondaire en activité complémentaire "sport" de Monsieur Grégory Esser. Le but de cette intervention était de tester le hoop-picket avec un autre type de public. En effet, c’est une classe de secondaire en option sport donc nous pouvons supposer qu’ils ont un plus grand attrait pour le sport qu’une classe ordinaire. Durant ces cours, ils ont l’habitude de pratiquer des sports nouveaux. À la fin de ces deux interventions, nous avons distribué un questionnaire aux élèves afin d’avoir un feedback sur ce qu’ils ont pensé du hoop-picket. Cette collecte de données sera analysée dans la suite de mon TFE.
Expérimentation 11, à la journée portes ouvertes d'HELMo Loncin (22 avril 2023)
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Le 22 avril 2023, lors de la journée portes ouvertes de l’école supérieure HELMo Loncin, nous avons organisé un tournoi de hoop-picket dans l’après-midi. Lors ce tournoi, il y avait environ 10 étudiants comprenant des bac 1, bac 2 et bac 3. Nous avons à nouveau réalisé cette intervention dans le hall de l’école. Nous avons joué une heure et cela nous a permis de rediscuter de certaines règles avec les étudiants présents. Cette intervention a également été bénéfique pour nous car nous avons pu tester notre jeu nous-même pour la deuxième fois et ainsi avoir un avis sur notre sport après avoir modifié les règles à plusieurs reprises.
Expérimentation 12, Clara en stage spécialisé à l'Institut Notre-Dame de Cerexhe-Heuseux (15 mai au 6 juin 2023)
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Lors de son stage dans l’enseignement spécialisé à l’Institut Notre-Dame de Cerexhe-Heuseux avec Monsieur Pierre Van Loo, Clara a également réalisé des séances de hoop-picket avec des élèves de types 1 et 2. Elle a réalisé une séance avec deux groupes différents les 25 et 26 mai 2023 et elle a ensuite réalisé une autre séance les 1er et 2 juin 2023. Lors de ces séances, il y avait à chaque fois environ 10 élèves. Ces deux expérimentations se sont également très bien passées et les élèves ont donné un avis très positif sur le hoop-picket. En effet, ils ont beaucoup apprécié le mobile car ils trouvaient que c’était facile d’attraper un cerceau.
Expérimentation 13, en stage primaire dans les écoles communales de Xhendelesse et Julémont (15 mai au 6 juin 2023)
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J’ai réalisé mon stage fondamental dans les écoles communales de Xhendelesse et Julémont avec Monsieur Olivier Noël du 15 mai au 6 juin 2023. J’ai eu l’occasion de proposer des séances de hoop-picket à toutes mes classes de la 3e à la 6e primaire durant les trois semaines. J’ai pu tester le jeu pour la première fois avec des élèves de primaire et voir comment cela se déroulait. Le retour des élèves était relativement positif car ils découvraient un autre mobile rarement utilisé en sport collectif. Cependant, l’espace était fort restreint donc cela dénaturait un peu le jeu : les déplacements étaient limités, le terrain était réduit, les joueurs étaient moins nombreux en action,… L’espace est donc une limite de la discipline. Dans ce cas-ci, le hoop-picket présente moins d’atouts mais il reste malgré tout adaptable.
Documents PDF (préparations de stage) :
Evolution des règles et justification des choix
(Co-écriture partielle avec Clara Ruzziconi)
Cette partie est aussi co-écrite partiellement avec Clara depuis un an car nos réflexions ont été faites ensemble depuis la création du hoop-picket, le 16 février 2022.
Grâce à toutes ces expérimentations, nous avons eu l’occasion d’améliorer plusieurs fois les règles du hoop-picket. Nous avons finalement trouvé celles qui nous semblent être les meilleures au niveau logique, pédagogique et amusement. Nous les avons donc justifiées ensemble puis j’ai intégré des liens au travers desquels j’ai développé mon cadrage théorique.
Dans les paragraphes suivants, les écritures rouges correspondent aux règles définitives du hoop-picket.
RÈGLEMENT
(évolution,
justifications)
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Joueurs
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Joueur-piquet
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Position piquet
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Espace
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Temps
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Lancement du match
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Arbitrage
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Objectif
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Règles de base
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Sorties
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Fautes
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Hoop-picket à l'école
Joueurs
Le hoop-picket est un sport collectif qui se joue à la main, avec 4 piquets et 1 cerceau, opposant 2 équipes de 5 joueurs sur un terrain rectangulaire.
Nous nous sommes basées dès le début sur le basket où le match se joue en 5 contre 5 sur le terrain. C’est donc la règle "officielle". Cependant, en testant à 6 contre 6, nous avons remarqué que le jeu tournait toujours autant, que tout le monde était en action et qu’il y avait moins d’élèves sur le côté donc cela augmentait le temps moteur de chacun. Cela est donc possible de jouer avec 6 joueurs par équipe dans l’enseignement si l’espace le permet. Il est également possible de jouer en 4 contre 4 si le terrain est plus petit, l’objectif étant d’avoir la possibilité d’aérer le jeu et de se démarquer en occupant les espaces libres.
Nous pouvons donc définir le hoop-picket comme un sport collectif car il est une activité de coopération, d’opposition et de stratégie où deux équipes s’affrontent (Rey, 2000). De plus, ses actions collectives sont : défendre pour récupérer le cerceau, le conserver et progresser vers une des cibles (Gréhaigne, 1992).
Le hoop-picket permet d’éveiller la motivation intrinsèque de l’élève (Ryan & Deci, 2000) car il lui permet d’être curieux (par sa nouveauté), de jouer en prenant du plaisir et de rechercher le défi (transmission du cerceau et possibilité de marquer sur différents types de cibles).
Chaque équipe est mixte.
Le groupe-classe est souvent hétérogène (différents niveaux, sexes, habiletés, rythmes d’apprentissage, relations entre chacun, motivation,…), le hoop-picket permet d’intégrer tous ces individus aux profils divers. De plus, les différences de niveau ne sont pas flagrantes car les habiletés motrices nécessaires sont accessibles à la majorité des personnes. Ce jeu étant un sport nouveau, tout élève y jouant démarre avec presque le même niveau d’aptitude. La manipulation du cerceau est relativement simple et la morphologie n’avantage ou ne désavantage pas le joueur, donc l’équité est respectée. Enfin, la mixité est rarement possible dans les sports traditionnels mais, étant donné que le hoop-picket se joue sans contact, nous avons pu intégrer la règle de la mixité des genres. Le hoop-picket oblige également le respect et le fair-play, ce qui influence le climat de l’équipe, ainsi qu’entre les équipes en opposition. Il n’y a donc pas de leader écrasant.
Joueur-piquet
Au départ, le joueur-piquet devait rattraper le cerceau en position piquet en étant placé dans le rond central pour valider le point. Cependant, il restait figé au centre du terrain donc il n’était pas assez en mouvement et il n’avait jamais l’occasion d’attraper le cerceau. De ce fait, la règle est que le joueur-piquet peut rattraper le cerceau en position piquet partout sur le terrain, sauf dans les zones interdites.
Nous avons décidé d’intégrer cette cible un peu spéciale et originale car c’est une façon de marquer unique qui n’existe dans aucun autre sport collectif. Étant une cible mobile, elle permet de trouver des tactiques pour la défense, tout comme pour l’attaque. De plus, elle offre une 5e possibilité de marquer un point, ce qui peut être à l’avantage des plus faibles car ils collaborent avec un autre joueur. Cette coopération favorise l’estime de soi et l’auto-complaisance (Lamotte, 2020) :
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Si le joueur-piquet est "bon" et le lanceur est plus faible, le joueur-piquet peut bouger son tronc et ses bras afin de réceptionner le cerceau pour aider le lanceur à marquer le point.
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Si le joueur-piquet est plus faible et le lanceur est "bon", ce dernier peut viser le joueur-piquet qui, lui, devra se positionner de façon à réceptionner le cerceau en position piquet au bon moment et au bon endroit. Il aura donc participé au gain du point.
Au départ, le joueur-piquet portait un serre-poignet afin de le différencier des autres joueurs. Cependant, ce signe n’était pas assez visible. Nous avons alors utilisé des bandoulières d’une couleur différente des vareuses.
Joueur-piquet = joueur attaquant ayant le rôle de piquet mobile/humain en plus d’être un joueur classique. Lorsque son équipe a le cerceau en sa possession, il peut avoir le rôle d’un 5e piquet partout sur le terrain (sauf dans les zones interdites). Pour cela, il doit être en position piquet pour attraper le cerceau qui doit obligatoirement être lancé (pas "déposé", il doit absolument quitter les mains du lanceur et être un court instant en l’air) (figure 5). Chaque équipe comprend 1 joueur-piquet portant une bandoulière d’une couleur différente. À chaque quart-temps, ce joueur-piquet est une personne différente de l’équipe.
Figure 5 : Lancer le cerceau
autour du joueur-piquet
Position piquet
Position piquet (figure 6) = position qui consiste à avoir les mains jointes et les bras tendus. Le joueur peut bouger ses bras mais ses mains ne peuvent pas se décoller et il ne peut utiliser qu’un pied pivot lorsqu’il est dans cette position. Cette position est réalisée par le joueur-piquet de l’équipe en attaque. Pour valider le point, le cerceau doit passer les bras et la tête du joueur. Sécurité : se positionner de profil par rapport au lanceur pour ne pas recevoir le cerceau dans la figure.
Nous avons décidé que le joueur en position piquet ne pouvait pas décoller les mains tant que le cerceau ne dépassait pas sa tête. En effet, la décision contraire pourrait provoquer des désaccords ou petites tricheries car cela pourrait être confondu avec une réception "normale" du cerceau. De plus, un joueur en position piquet ne peut pas se déplacer, mis à part utiliser un pied pivot. En effet, nous avons remarqué qu’ils couraient parfois avec les bras en l’air et qu’ils avaient déjà une assez grande liberté de mouvement au niveau du tronc et des bras.
Figure 6 : Position piquet
Espace
Nous avons commencé à imaginer le hoop-picket en utilisant 4 piquets : 2 pour chaque équipe, placés en opposition sur le terrain. Ensuite, nous avons essayé en jouant avec les 2 piquets du même côté du terrain. Pour finir, nous avons décidé que les 4 piquets appartiendraient aux 2 équipes. Cependant, selon Eloi et Uhlrich (2001), les cibles ne sont jamais communes aux deux équipes. Au hoop-picket, comme au Poull ball, les cibles communes permettent de laisser le choix aux joueurs, de rendre la réussite plus accessible, d’aérer le jeu, de jouer à 360° (et donc de réduire le phénomène de grappe), de réfléchir à des tactiques de changement de direction du mobile, de créer du mouvement, ou encore de diminuer le nombre de règles à apprendre et à retenir (c’est donc plus facile pour les élèves et ça permet de rentrer plus vite dans l’activité). Cette possibilité de jouer avec les quatre cibles est donc un facilitateur pour le joueur et non un frein.
Nous avions imaginé des zones interdites d’un rayon de 2 mètres autour des piquets. Cependant, elles étaient trop petites, ce qui permettait aux élèves de plus grande taille de simplement tendre le bras pour marquer. De plus, nous avons autorisé les lancers en suspension, ce qui veut dire que le joueur a l’occasion de réaliser une prise d’élan et d’atterrir dans la zone interdite. De ce fait, lorsqu’il réalisait cette technique, il était fort proche du piquet pour lancer le cerceau et il atterrissait directement à côté de celui-ci. Nous avons alors augmenté l’arc de cercle à 3 mètres.
Au niveau pratique, le hoop-picket est un jeu n’exigeant pas forcément un terrain spécial. En effet, il est possible d’y jouer autre part que sur un terrain de basket : dans l’herbe, dans la cour,…
Le terrain est de la grandeur d’un terrain de basket (22-28m sur 13-15m).
4 piquets sont placés dans les 4 coins du terrain, entourés d’un arc de cercle de 3 mètres étant des zones interdites (figure 7).
Figure 7 : Terrain
de hoop-picket
Temps
Le hoop-picket se joue en 4 quarts-temps de 8 minutes avec 2 minutes de pause entre les deux premiers quarts-temps et les deux derniers. La mi-temps dure 10 minutes. L’équipe gagnante est celle ayant comptabilisé le plus de points à la fin du match complet. En cas d’égalité, les équipes ont 2 minutes de pause avant de jouer le "cerceau en or" : la première équipe qui marque remporte la victoire. Cette prolongation n’est pas limitée dans le temps et le cerceau commence dans les mains de l’équipe ayant gagné le dernier point.
Concernant la durée d’un match, nous avons hésité entre un système de temps ou de points. Nous étions parties sur l’idée de jouer 4 sets de 8 points avec 2 points d’écart (avec un 5e set décisif en cas d’égalité). Ensuite, nous avons imaginé jouer un match de 4 sets de 11 points à l’addition des points de chaque équipe. S’il y avait une égalité du nombre de sets gagnés, un 5e set de 7 points additionnés était joué. Pour finir, nous avons fixé la durée d’un match à 4 quarts-temps de 8 minutes avec 2 minutes de pause entre les deux premiers quarts-temps et les deux derniers, ainsi que 10 minutes à la mi-temps. En effet, nous tenions à ce que la durée de l’activité soit définie dès le départ du match et non qu’elle dépende de la rapidité des points (exemple : système de fonctionnement au volley). En cas d’égalité des points, les équipes jouent le "cerceau en or" qui consiste à jouer un dernier point déterminant quelle équipe remporte la victoire. Nous avons décidé que le cerceau démarrait dans les mains de l’équipe ayant marqué le dernier point. Pour décider cela, nous avons réfléchi de cette manière : imaginons qu’il ne reste plus que quelques minutes de match et le score final est, par exemple, 19 points pour l’équipe A et 20 points pour l’équipe B.
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Si nous décidons de donner le cerceau à l’équipe ayant marqué le dernier point (dans ce cas-ci, l’équipe A), l’équipe A va se donner à 200% pour essayer d’arriver à l’égalité des points car elle sait qu’elle aura l’avantage lors du "cerceau en or" car elle commencera le jeu en possession du cerceau. L’équipe B va également se donner à fond car elle sait que, si l’équipe adverse gagne un point, leur victoire dépendra de la prolongation du "cerceau en or" et ils ne seront pas avantagés pour commencer celle-ci.
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Si nous décidons de donner le cerceau à l’équipe adverse (dans ce cas-ci, l’équipe B), l’équipe A sera doublement en difficulté (difficulté pour gagner le point permettant l’égalité + difficulté pour avoir le cerceau en leur possession lors du "cerceau en or" puisqu’ils ne démarreront pas avec). L’équipe B pourra donc, dans ce cas, "se reposer sur ses lauriers".
Lancement du match
Pour déterminer à quelle équipe revient le cerceau lors du lancement du match, l’arbitre réalise une toupie-cerceau : il fait tourner le cerceau en mode "toupie" et voit sur quelle face il tombe. Chaque face du mobile correspond à une équipe à l’aide d’un signe visible. Le cerceau revient donc à l’équipe dont la face est vers le haut.
Si le coup d’envoi est réalisé par l’équipe A au premier quart-temps, il sera alors réalisé par l’équipe B au deuxième, de nouveau par l’équipe A au troisième et par l’équipe B au quatrième.
Le porteur du cerceau commence dans le rond central et tous les autres joueurs sont en dehors.
Nous avions imaginé utiliser la technique du "pile ou face" pour savoir quelle équipe allait commencer le match avec le cerceau en main. Nous avons ensuite pensé à lancer le cerceau le plus loin possible, à courir de part et d’autre du terrain pour récupérer le mobile qui est au centre, réaliser un entre-deux comme au basket mais avec le cerceau (ce qui est trop dangereux), etc. Nous avons finalement opté pour la "toupie-cerceau" car c’est rapide, efficace, ça crée du suspense et ça inclut le mobile du hoop-picket dès le lancement du match.
Arbitrage
2 arbitres sont placés face à face et se déplacent sur la longueur du terrain (figure 8).
Nous avons longuement hésité et changé d’avis à diverses reprises. Auto-arbitrage ou deux arbitres placés sur la longueur du terrain en face à face ? Pour finir, nous avons opté pour la deuxième solution. En effet, les règles sont nombreuses et parfois difficiles à déterminer (par exemple, est-ce que le cerceau a bien été "lancé" autour du joueur-piquet ou a-t-il été "déposé" ?). Il nous semble donc important d’intégrer des arbitres au jeu, ce qui permet de limiter les désaccords et mobiliser plus d’élèves lorsque cela se joue dans un cadre scolaire. Ainsi, cela permet de donner une responsabilité à l’élève ayant le rôle d’arbitre, ce qui rend l’activité motivante (Viau, 2000) et valorisante pour celui-ci (Florence, Brunelle & Carlier, 1998).
Figure 8 : Schéma d'un match de hoop-picket
Objectif
Il y a 3 manières de gagner des points :
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piquet fixe (1 point) : un joueur de l’équipe lance le cerceau autour d’un piquet fixe,
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joueur-piquet (1 point) : un joueur de l’équipe lance le cerceau autour de son joueur-piquet en position piquet,
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picket-point (2 points) (figure 9) : lorsqu’un joueur fait une faute grave sur un adversaire, ce dernier bénéficie d’1 lancer nommé "picket-point" valant 2 points. Il se place alors en dehors des limites du terrain et lance le cerceau autour d’un co-équipier en position piquet se trouvant au centre du rond central qui, lui, n’a que le pied pivot autorisé. Les autres joueurs sont placés par équipe derrière les lignes latérales du terrain, l’équipe A d’un côté et l’équipe B de l’autre. Une fois que le cerceau a quitté les mains du lanceur, les joueurs peuvent rentrer dans le terrain pour essayer de récupérer le cerceau si le picket-point n’est pas réussi.
Pour gagner un point, il y a différentes manières de marquer :
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Piquets fixes : Comme expliqué précédemment, au départ on pouvait lancer le cerceau autour de seulement 2 piquets (ceux de sa couleur). Pour les raisons citées ci-dessus, les 2 équipes peuvent marquer autour des 4 piquets. Ces piquets fixes représentent un défi ni trop facile, ni trop compliqué à atteindre (Viau, 2000) grâce à la hauteur des piquets, la distance du lancer autour de ceux-ci (zone interdite) et l’action motrice à réaliser pour marquer. Cela permet donc d’éveiller la motivation intrinsèque de l’élève (Ryan & Deci, 2000).
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Joueur-piquet : À la base, le joueur-piquet ne pouvait rattraper le cerceau en position piquet que s’il était dans le rond central. Pour finir, il peut le rattraper partout sur le terrain. Le point est accordé à partir du moment où le cerceau a dépassé les bras et la tête, mais pas obligatoirement la taille du joueur. En effet, nous tenons à ce que le hoop-picket soit jouable par tous, ce qui veut dire que les personnes de forte corpulence sont tout à fait capables de prendre le rôle du joueur-piquet. De plus, ce joueur a l’occasion de se sentir valorisé lorsque l’objectif est atteint, qu’il soit doué ou plus faible. En effet, il aura participé à la réussite. Tout comme les piquets fixes, le joueur-piquet est un défi ni trop facile, ni trop difficile à atteindre (Viau, 2000). Cela favorise l’estime de soi et l’auto-complaisance car l’élève peut s’attribuer la responsabilité d’une réussite (Lamotte, 2020).
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Picket-point : Cette règle n’existait pas au départ de la création du jeu. Cependant, pour éviter la répétition des fautes graves, nous avons ajouté la règle du penalty qui laisse un avantage à l’équipe subissant la faute.
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Joueur-piquet en défense : Au départ, nous avions imaginé laisser l’opportunité de gagner un point lorsque l’équipe n’était pas en possession du cerceau. Pour cela, tous les joueurs de l’équipe défensive pouvaient rattraper le cerceau au vol en position piquet lors d’une mauvaise passe de l’équipe attaquante. Cependant, nous avons observé que les défenseurs prenaient le réflexe de courir avec les bras en l’air, prêts à rattraper le cerceau à un moment ou un autre et sans pour autant défendre les attaquants. Pour cette raison et pour diminuer la complexité des règles, nous avons supprimé celle-ci.
Ces systèmes de marque peuvent être reliés à ceux décrits par Eloi et Uhlrich (2001) :
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"Les cibles peuvent être différentes" : au hoop-picket, il existe les piquets fixes et le joueur-piquet.
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"Les conditions dans lesquelles on peut atteindre la cible peuvent varier" : au hoop-picket, on peut lancer le cerceau autour d’un piquet fixe placé dans les coins du terrain, mais on peut aussi marquer autour du joueur-piquet qui peut être à n’importe quel endroit sur le terrain en fonction de comment se déroule le jeu.
De plus, un lancer autour d’un piquet fixe valait 2 points et un lancer autour du joueur-piquet valait 1 point. En effet, nous trouvions qu’il était plus facile de gagner un point en marquant autour du joueur-piquet, étant donné que celui-ci peut se mouvoir pour réceptionner le cerceau en position piquet. Ensuite, nous avons changé d’avis et nous avons inversé les points car nous trouvions qu’il était possible d’imaginer des tactiques : si le joueur-piquet vaut plus de points que le piquet fixe, il va attirer l’équipe défensive sur lui, ce qui libérera les piquets fixes. Les idées tactiques sont réalisables dans les deux sens. C’est pourquoi, pour finir, nous avons égalisé les points : chaque réussite vaut 1 point. Cela permet donc également de diminuer la complexité des règles.
Enfin, le picket-point valait 1 point s’il était réussi et l’équipe bénéficiait d’office d’1 point "gratuit". Après réflexion, nous avons décidé de ne pas donner de point gratuit mais le picket-point réussi vaut maintenant 2 points. Le picket-point étant relativement facile pour un joueur ayant déjà joué quelques fois au hoop-picket, cela donne un avantage à l’équipe ayant subi la faute. De ce fait, les défenseurs sont moins vite tentés de réaliser une faute sur un joueur qui est, par exemple, prêt à marquer.
Lorsqu’un point est marqué, le cerceau revient à l’équipe adverse et la rentrée se fait avec 1 joueur dans le rond central du terrain et tous les autres en dehors.
Après un but, nous recommençons à partir du centre du terrain pour aérer le jeu et non pas sur les lignes latérales comme imaginé au début de la création du jeu. Seul le joueur porteur du cerceau est dans le rond central. Tous les autres sont en dehors afin qu’il ait la possibilité de lancer à 360° étant donné que les cibles sont dans les 4 coins du terrain.
Figure 9 : Picket-point
Règles de base
Avant de lancer le cerceau autour d’un piquet, l’équipe doit réaliser minimum 5 passes sans que la défense ne l’intercepte.
Les joueurs peuvent faire maximum 3 appuis avec le cerceau (le pied pivot est autorisé) et ne peuvent garder le cerceau que 3 secondes en main maximum.
Au départ, nous imposions 2 passes minimum avant de pouvoir marquer un point, les joueurs pouvaient faire 2 appuis maximum avec le cerceau en main puis nous avons augmenté à 3, les zones interdites mesuraient 2 mètres de rayon autour des piquets, les joueurs ne pouvaient garder le cerceau que 5 secondes en main et ils ne pouvaient le garder que 3 secondes lorsque deux joueurs attrapaient le cerceau au vol en même temps. Cependant, cela faisait trop de chiffres différents pour un même jeu. Notre enseignant en diversité des sports collectifs, Monsieur Grégory Esser, nous a alors donné l’idée de respecter le carré des 3 pour faciliter les règles : 3 passes, 3 secondes, 3 mètres, 3 appuis. Nous autorisons le pied pivot car il permet de placer la défense dans son dos.
Par après, nous avons remarqué que les 3 passes n’étaient pas suffisantes pour que le jeu soit dynamique et que c’était "trop facile" de marquer après celles-ci (par exemple, deux joueurs qui se font 3 passes redoublées), nous avons alors augmenté à 5. Il y a donc une plus grande possibilité que (presque) tous les joueurs de l’équipe participent à l’action avant de marquer un point et ils seront donc tous valorisés et impliqués dans le jeu. En effet, comme la théorie d’Eloi et Uhlrich (2001) nous le dit, le sport collectif crée parfois une division au sein d’un groupe lorsque des joueurs jouent individuellement. Au hoop-picket, ils sont obligés de coopérer et de faire des passes pour évoluer vers une des cibles.
Nous avons hésité à limiter le temps avec le cerceau en main à 3 ou 5 secondes. Nous nous sommes finalement contentées des 3 secondes. En effet, en l’essayant, nous trouvions que les 5 secondes ralentissaient le jeu, ce qui cassait la dynamique du jeu.
Le cerceau ne peut pas être retiré des mains du porteur et, lorsque 2 joueurs d’équipes différentes attrapent le cerceau en même temps, il revient à l’équipe en défense ("avantage à la défense").
De plus, nous avons instauré la règle que, lorsque le cerceau est attrapé au vol en même temps par deux élèves d’équipes différentes, nous donnions l’avantage à la défense qui, en l’occurrence, a bien réalisé son rôle de défenseur et a réussi à intercepter le cerceau lors d’une "mauvaise" passe de la part de l’attaque. De ce fait, le cerceau n’est jamais arraché des mains de l’un ou l’autre.
Nous avons également supprimé la règle qui disait que c’était une faute si deux joueurs de la même équipe touchaient le cerceau en même temps. Effectivement, cela n’apportait rien au jeu et c’était une règle supplémentaire inutile.
Le "main à main" n’est pas autorisé. Une passe est comptée lorsque le cerceau quitte les mains du joueur et qu’il reste un court instant dans le vide avant d’être attrapé par le receveur.
Lorsque le cerceau tombe à plat au sol, il revient au premier joueur posant son pied à l’intérieur. Si c'est le cas, le comptage des passes recommence à 0.
Concernant la technique de passe, nous n’autorisons pas le "main à main" car il n’apporte rien au jeu, il contredit l’objectif du démarquage et de l’occupation de l’espace et il empêche le jeu défensif. En effet, le but du hoop-picket est d’être en mouvement et l’objectif de la défense est d’intercepter le cerceau lorsqu’il est lancé. S’il n’y a pas de passe, il n’y a pas d’interception… Nous autorisons que le cerceau soit envoyé en roulant au sol car cela peut donner une possibilité supplémentaire aux élèves ayant des difficultés à viser un partenaire. De ce fait, nous ne pouvons pas interdire que le cerceau touche le sol. Cependant, lorsqu’il tombe à plat au sol, nous avons ajouté une règle pour éviter que toutes les têtes foncent l’une dans l’autre en essayant de récupérer le cerceau. Nous avons d’abord pensé qu’il revenait à l’équipe ne l’ayant pas touché en dernier lieu. Ensuite, nous avons pensé améliorer la règle en disant que le cerceau revenait au premier joueur qui avait son pied dessus. Le cerceau étant rond (différent des cerceaux plats que l’on utilise souvent en éducation physique), celui-ci glissait facilement. Nous avons alors décidé que les joueurs devaient mettre leur pied à l’intérieur de celui-ci. Lorsque c’est le cas, le compte des passes recommence d’office à zéro.
Les attaquants comptent les passes de manière audible jusqu’à minimum 5.
Nous obligeons les joueurs à compter les passes à voix haute jusqu’à minimum 5 pour faciliter la tâche de l’arbitre, éviter les malentendus, diminuer le risque de tricheries et conflits,… ainsi que permettre à son équipe de savoir quand elle peut marquer un point.
Magnani et Tati (2010) disent qu’une majorité des filles préfère les sports sans contact et l’inverse pour la majorité des garçons. Le contact fait parfois penser à la violence. Dans la logique des choses, une personne aimant les contacts jouera tout de même à un sport sans contact (avec ou sans légère démotivation), tandis qu’une personne n’appréciant pas les contacts (par crainte, par mal-être,…) n’osera pas jouer avec contact physique et ne participera donc pas. Notre but étant que tous les élèves trouvent leur compte en participant aux séances de hoop-picket, nous avons décidé qu’il serait un jeu sans contact. De plus, le cerceau est facilement rattrapable à deux donc, si nous acceptions les contacts, cela serait difficile de déterminer à qui il revient et le matériel se casserait rapidement s’il était tiré par deux personnes en même temps. Pour faire respecter cette règle "pas de contact" et laisser un certain espace permettant au joueur de lancer le cerceau sans être collé aux défenseurs qui veulent empêcher la passe, nous avons décidé que les joueurs devaient respecter la distance du cerceau et d’un bras. Comme au kin-ball où la distance de frappe du ballon doit être de minimum un ballon et demi, cette règle est jugée à l’appréciation de l’arbitre. En effet, ces distances sont jugées à l’œil et non au centimètre près.
Aucun contact n’est autorisé, sauf lorsque des joueurs attrapent le cerceau en même temps et se bousculent involontairement.
Le défenseur doit respecter la distance d’un bras et du diamètre du cerceau entre lui et le porteur du mobile (figure 10).
Figure 10 : Distance bras-cerceau
Sorties
Une sortie est comptée lorsque :
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le cerceau sort totalement des limites du terrain,
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le porteur du cerceau a le pied totalement hors des limites du terrain,
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le cerceau touche le plafond.
Les limites du terrain correspondent aux lignes latérales et aux zones interdites.
Au départ, nous nous étions référées aux limites du terrain de basket où les lignes sont comptées comme sorties. Nous avions donc décidé que tout pied ou cerceau sur la ligne ou en dehors était compté comme sortie. Cependant, nous avons trouvé que l’espace manquait et que cela "cassait" le dynamisme du jeu lorsque nous sifflions toutes les sorties alors que notre objectif était de favoriser le mouvement. C’est pourquoi nous avons décidé de compter une sortie lorsque le pied du joueur ou le cerceau sont entièrement en dehors du terrain, ainsi que quand le cerceau touche le plafond, le cerceau est entièrement dans une zone interdite, ou encore le porteur du cerceau met un pied derrière la ligne d’une zone interdite.
Fautes
Lorsqu’il y a un doute sur le responsable de la faute, le cerceau est "à remettre" et le joueur ayant le cerceau avant le moment de la faute recommence à jouer à partir d’où il y a eu le doute.
Fautes simples
Les fautes simples sont sifflées et entrainent une remise en jeu par l'équipe adverse à l'endroit de la faute lorsque :
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2 joueurs d’équipes différentes attrapent le cerceau en même temps,
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les attaquants ne comptent pas les passes de manière audible jusqu’à minimum 5,
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les joueurs ont réalisé moins de 5 passes avant de lancer le cerceau autour du piquet,
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les joueurs se donnent le cerceau de main à main,
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le porteur du cerceau le garde plus de 3 secondes en main,
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le porteur du cerceau réalise plus de 3 appuis,
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il y a une sortie.
Fautes personnelles
Les fautes personnelles sont sanctionnées par une exclusion de 30 secondes du joueur fautif lorsque :
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il y a un contact n’empêchant pas le jeu de continuer,
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le défenseur ne respecte pas la distance du bras et du diamètre du cerceau entre lui et le porteur du mobile,
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une attitude est jugée non fair-play ou non respectueuse par l’arbitre.
Fautes graves
Les fautes graves engendrent un picket-point pour l’équipe adverse lorsque :
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il y a un contact volontaire ou agressif envers un joueur,
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un défenseur réalise un contact sur le joueur en position piquet ou sur le joueur lançant le cerceau autour d’un piquet,
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un joueur rentre dans une des 4 zones interdites et en tire un avantage (sauf l’attaquant en cas de réception lors d’un lancer au piquet en suspension).
Au départ, nous n’avions qu’un seul type de faute. Seulement, certaines étaient plus graves que d’autres alors qu’elles étaient toutes considérées de la même manière (même sanction : remise en jeu par l’équipe adverse en dehors du terrain à hauteur de la faute). De ce fait, un joueur pouvait faire une "faute grave" ne le désavantageant aucunement. Nous avons alors différencié les fautes : fautes simples, fautes personnelles, fautes graves. Les fautes simples entrainent alors une remise en jeu par l’équipe adverse, les fautes personnelles sont sanctionnées par une exclusion du joueur fautif durant 30 secondes et les fautes graves engendrent un picket-point pour l’équipe adverse.
Concernant la remise en jeu lors d’une faute simple, nous avions d’abord pensé à la réaliser en dehors du terrain à hauteur de la faute. Cependant, cela "cassait" le jeu et sa dynamique. Nous avons alors modifié cette règle : la remise en jeu se réalise à l’endroit de la faute.
Concernant la sanction des fautes graves, nous avons d’abord pensé à donner des minutes de pénalité. Cependant, nous tenions à ce que la sanction ait un rapport avec le jeu. Nous avons alors pensé au penalty nommé "picket-point" : lancer le cerceau autour d’un piquet fixe à partir d’une certaine distance. Ensuite, nous avons trouvé qu’il était plus ludique et plus facile de marquer autour d’un joueur de l’équipe en position piquet sans aucune défense gênant le lancer. Si le lancer est réussi, l’équipe gagne 2 points. Au début, nous pensions laisser les joueurs inactifs derrière le receveur. Ensuite, nous avons décidé que tous les autres joueurs devaient être placés derrière les lignes des 3 points du terrain de basket pour courir dès que le cerceau était lancé. Seulement, nous avons remarqué qu’ils étaient trop proches du joueur et que le cerceau n’avait parfois pas le temps d’arriver au joueur "receveur" avant d’être capté par un adversaire. De plus, au niveau pratique, toutes les salles n’ont pas forcément un marquage au sol de terrain de basket. C’est pourquoi, maintenant, la règle est telle que tous les joueurs de l’équipe A sont derrière la ligne du fond de terrain d’un côté et l’équipe B est placée de l’autre côté. De plus, le joueur "receveur" pouvait se déplacer dans tout le rond central. Nous nous sommes alors posé des questions : "est-ce qu’il peut sortir un pied du rond ?", "est-ce que c’est validé si son pied est sur la ligne ?". Pour éviter d’ajouter des règles, pour complexifier le lancer et pour rester dans la logique du joueur-piquet qui ne peut avoir qu’un pied pivot lors de la réception du cerceau en position piquet, nous avons décidé que le joueur "receveur" ne pouvait avoir qu’un pied pivot au centre du cercle également.
Hoop-picket à l'école
Lors de nos réflexions autour des règles du hoop-picket, il nous est souvent arrivé d’hésiter car nous nous référions à l’enseignement et l’aspect pédagogique. Nous avons alors différencié les règles officielles (correspondant à un match se jouant avec des jeunes ou adultes) et les règles d’un match dans un cadre scolaire. En contexte scolaire, nous avons pensé aux règles adaptées :
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Diminuer le nombre de passes à minimum 3 (à la place de 5).
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Diminuer la taille des piquets.
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Autoriser de garder le cerceau maximum 5 secondes en main (à la place de 3).
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Interdire le déplacement avec cerceau en main (à la place de faire 3 pas), tout en gardant la règle du pied pivot.
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Jouer en 4 contre 4 ou 6 contre 6 (à la place de 5 contre 5).
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S’auto-arbitrer.
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Adapter le temps de match.
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Jouer sans limite de terrain, tout en gardant les zones interdites.
Dans une démarche d’activité physique pour tous et de pratique ludique, l’enseignant se doit de respecter les fondements du hoop-picket, mais pas obligatoirement son règlement. C’est pourquoi, dans un cadre scolaire, il peut modifier d’autres règles selon l’âge des élèves, le nombre de joueurs, le temps, l’espace, l’environnement,…
Pour cela, il faut bien comprendre la logique interne du hoop-picket qui permet de dégager l’esprit du jeu et les règles essentielles à la pratique de celui-ci (Buono & Goiffon, 2017) :
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Le hoop-picket se joue collectivement.
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L’opposition est directe : les joueurs sont directement confrontés à l’opposition de l’adversaire sur le terrain qu’ils partagent.
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Le milieu est stable : malgré que le hoop-picket puisse être adapté dans n’importe quel environnement, l’espace de jeu est toujours le même quelque soit le lieu de pratique (contrairement à l’escalade, par exemple, où le rocher est totalement différent d’un endroit à l’autre).
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L’espace est partagé : chaque équipe s’oppose sur le même espace pour marquer car les cibles sont communes.
Les fondements et spécificités du hoop-picket sont :
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Mobile : Le cerceau est rond (≠ plat), mesure 50 centimètres de diamètre et environ 6 centimètres d’épaisseur. Il est manipulé à la main, il peut rouler ou être lancé. Une passe à rebond est également possible.
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Camps : Il n’y a pas de camp car l’espace est partagé et les cibles sont communes. Il n’y a donc pas un camp spécifique à attaquer ou à défendre.
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Cible : Les différentes cibles sont séparées, verticales et communes aux deux équipes. En effet, les quatre piquets fixes se trouvent dans les quatre coins et appartiennent aux deux équipes. De plus, le joueur-piquet est une cible verticale mobile. Pour marquer, le cerceau doit être lancé autour d’une de ces cibles. Puisqu’il y en a plusieurs, elles sont "décentrées". Une équipe vise une cible lorsque le cerceau est en sa possession.
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Adversaires : L’opposition est directe donc les joueurs peuvent gêner les autres dans leurs actions mais ne peuvent réaliser aucun contact.
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Partenaires : L’action collective est obligatoire donc l’organisation avec ses partenaires est sollicitée. En tant que défenseurs, les partenaires tentent d’intercepter le cerceau en gênant les actions adverses pour éviter qu’ils aillent marquer et, en tant qu’attaquants, ils font progresser le cerceau en passes vers une des cibles pour marquer.
Interview de François Poull
François Poull est le créateur du Poull ball et responsable du secteur Education Physique au SeGEC. Clara et moi l’avons rencontré le 26 octobre 2022 afin de discuter du développement de son sport et de lui faire découvrir notre idée du hoop-picket. Il nous a beaucoup aidées sur l’amélioration de nos règles, mais également sur notre réflexion concernant le développement du jeu (matériel, initiations dans les écoles, formations,…), pour le faire connaitre, pour écrire notre TFE,…
Documents PDF : Retranscription de l'interview de F. Poull
Il répond également à une interview dans une vidéo de l’AE-EPS de Lille (2020) : "Rencontre avec François Poull au sujet de formes de pratiques innovantes". J’ai pu retirer de nombreux points de cette interview pour faire des liens avec le hoop-picket.
Création d'un sport nouveau
Comme le dit Monsieur Poull, nous ne sommes pas là pour révolutionner le monde du sport mais nous sommes là pour apporter quelque chose de nouveau. Lorsqu’on crée un sport nouveau, il faut pouvoir se poser les questions : "qu’est-ce que mon sport va apporter de plus que les autres sports ?" et "en quoi est-ce que mon sport peut se mettre au service des enseignants et des élèves ?".
Le hoop-picket a été créé "par hasard". Petit à petit, au travers de sa logique interne, nous avons trouvé que le jeu avait du potentiel, qu’il était intéressant et pertinent d’y jouer dans un cadre scolaire. De fait, un sport nouveau doit être pédagogique et pas seulement récréatif.
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Jouer avec un cerceau (qui peut être plus facile à lancer ou à attraper qu’une balle).
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Avoir la possibilité de marquer autour de différentes cibles fixes (qui sont, de plus, communes aux deux équipes) ou autour d’une cible mobile.
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Avoir l’occasion d’être soi-même une cible permettant à l’équipe de gagner un point.
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Favoriser le mouvement grâce aux quatre cibles fixes placées dans les quatre coins du terrain.
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La réussite accessible grâce, entre autres, au mobile ou aux systèmes de marque.
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Laisser l’avantage à la défense pour valoriser leurs réussites,…
Il faut également s’informer et se documenter pour voir si un sport similaire existe. Il faut réfléchir en quoi le sport créé ressemble à un autre sport existant pour pouvoir se mettre au service de celui-ci, si et seulement si il est plus accessible que les autres sports. Il existe énormément d’autres sports collectifs et plus spécialement l’ultimate ou le volcage qui, eux, ressemblent au hoop-picket. Cependant, ces jeux ne favorisent pas les mêmes aspects, la même logique interne que le hoop-picket, comme cités ci-dessus et ci-dessous.
Logique interne
Tout d’abord, dans un sport collectif, il y a des règles de base (logique interne) mais il y a aussi la philosophie (fair-play,…). Au hoop-picket, on peut modifier les règles pour adapter le jeu au public afin de stimuler l’apprentissage et la réussite des élèves (exemples : le nombre de passes minimum imposé, les 3 appuis autorisés ou interdits avec cerceau en main, les sorties,…), mais également pour l’adapter à l’espace, au temps, à l’environnement,… En revanche, on ne peut pas modifier la philosophie et celle-ci doit faire partie de la séquence d’apprentissage : pas de contact, le fair-play, l’accessibilité, ou encore l’avantage à la défense (lorsque le cerceau est attrapé par deux joueurs d’équipes différentes en même temps). La règle "pas de contact" est une règle importante qui permet à tout le monde de jouer, c’est pourquoi elle fait partie de la philosophie du jeu et ne peut être modifiée lorsqu’un enseignant pratique du hoop-picket.
Jouer collectivement
On est toujours plus fair-play quand on sait jouer. Autrement dit, un joueur ayant des difficultés à jouer va s’ennuyer et avoir des comportements anti-fair-play. La réussite accessible a donc toute son importance. Un élève devient acteur et se responsabilise dans un jeu à partir du moment où il est capable de scorer, de marquer des points. Michel Xhauflair (l’enseignant ayant testé le hoop-picket dans son école en Chine) témoigne également que ses élèves étaient capables d’attraper le cerceau d’une manière ou d’une autre. Cela les mettait en confiance (et plus particulièrement les élèves moins athlétiques). De ce fait, ils sont acteurs, ils prennent du plaisir à jouer hoop-picket et donc adoptent un comportement fair-play.
Contrairement à certains sports (comme le basket) où les meilleurs jouent entre eux en laissant les laissés-pour-compte de côté, le hoop-picket valorise le collectif. C’est-à-dire que les meilleurs ne vont pas pouvoir jouer individuellement pour scorer. L’élève va jouer avec tout le monde parce qu’il sait que chacun est capable de marquer et de faire gagner des points à l’équipe. On peut donc dire que le hoop-picket est un sport pour tous car il peut convaincre les champions, les joueurs d’un niveau moyen et les plus faibles (pour qui le but est de les réconcilier avec la pratique sportive).
Activités d'apprentissage
Pour travailler un sport collectif, il faut majoritairement se baser sur des situations d’apprentissage collectives. Étant donné que le hoop-picket nécessite la manipulation d’un cerceau et non d’une balle, ça va nécessiter l’apprentissage des fondamentaux techniques mais je ne dois pas y consacrer une trop grande proportion de jeux et tâches lors de ma séquence. Dans celle-ci, il faut également valoriser la réussite accessible qui est une piste de la mobilité (Gagnaire & Lavie, 2014). Elle permet d’atteindre l’état de Flow (Csikszentmihalyi, 2004) : si l’enseignant a un élève fort et lui propose une difficulté de tâche minime, il va s’ennuyer. À l’inverse, si un élève plus faible doit réaliser une tâche trop compliquée, il va être dans l’angoisse, la peur, la crainte de l’échec. Il faut adapter la situation en fonction du niveau des élèves pour atteindre l’état de Flow.
Le Poull ball a autant de succès grâce à son accessibilité. Il est séduisant pour les jeunes parce qu’il est facile et il est séduisant pour les profs parce qu’il développe de vraies valeurs, tout comme les objectifs du hoop-picket.
Un fascicule pédagogique permet de faciliter la vie des enseignants : il est clair et il part des compétences du programme de l’enseignement. De cette manière, ils savent directement pourquoi ils jouent à ce sport et ce qu’ils visent au niveau des apprentissages des élèves. Les disciplines collectives se focalisent sur le champ de la coopération socio-motrice : vivre-ensemble, circulation du mobile, démarquage, passes,…
De plus, les activités d’apprentissage doivent être motivantes pour favoriser l’implication et l’engagement de l’élève. Pour savoir si c’est le cas, nous allons tenter de répondre aux dix critères de Viau (2000) comme cités précédemment dans le cadrage théorique.
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L’activité est signifiante pour l’élève : Tout dépend de l’élève et de ses projets. En effet, dans le hoop-picket, il peut retrouver des aspects pour lesquels il pourra donner du sens. Par exemple, un élève peut trouver du sens au hoop-picket qui mobilise le travail d’équipe car, dans le futur, son projet est de pratiquer un métier social nécessitant la collaboration : enseignant, militaire, pompier, éducateur, animateur, infirmier,… De plus, le hoop-picket peut servir de tremplin vers une autre discipline collective car ses compétences travaillées sont transversales.
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L’activité est authentique : Comme beaucoup de sports collectifs, le hoop-picket apporte un intérêt à la vie de tous les jours. Par exemple, l’élève respecte ses partenaires et le matériel, il coopère, il s’exprime et communique, il respecte un règlement, il se fait confiance ainsi qu’aux autres, il fait des choix, il est à l’aise socialement,…
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L’activité est diversifiée : L’élève peut transférer ses acquis du hoop-picket dans d’autres disciplines sportives. Par exemple, l’appellation au kin-ball, la coopération et la tactique dans les sports collectifs, l’analyse de trajectoire au volley,…
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L’activité présente un défi à atteindre : Le défi du hoop-picket est de marquer des points en visant les piquets fixes ou le joueur-piquet après avoir fait des passes avec le cerceau. Ce défi n’est ni trop facile, ni trop difficile.
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L’activité valorise l’engagement cognitif : Comme expliqué précédemment, le hoop-picket amène l’élève à réfléchir à des stratégies, mais également à faire des liens entre les différents apprentissages transversaux (par exemple : l’occupation de l’espace, le démarquage, les notions attaque/défense, l’anticipation des passes,…).
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L’activité permet de responsabiliser l’élève : Selon Monsieur Poull, un élève devient acteur et responsabilisé dans un jeu à partir du moment où il est capable de marquer des points, ce qui est le cas au hoop-picket.
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L’activité favorise l’interaction et la collaboration entre pairs : Le hoop-picket oblige les joueurs à collaborer afin d’atteindre leur but commun qui est de marquer au piquet. Les genres et les niveaux des élèves sont mélangés, donc les plus forts peuvent aider les plus faibles (ce qu’on appelle des dyades dissymétriques).
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L’activité favorise l’interdisciplinarité : Le hoop-picket peut être un projet interdisciplinaire en éducation physique avec les notions de collaboration et d’échange.
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Les consignes de l’activité sont claires : Pour que l’élève comprenne directement ce qui lui est demandé, nous avons supprimé les règles "inutiles" pensées en début de création. Nous avons donc essayé que les règles soient maintenant les plus claires possible et les plus logiques.
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Le temps de réalisation/apprentissage de l’activité est suffisant : La durée de la séance ou de la séquence dépend de l’enseignant. Concernant la durée d’un match "officiel", nous avons déterminé 4 quarts-temps de 8 minutes car, en y jouant, nous avons remarqué que les 5 minutes n’étaient pas suffisantes et les 10 minutes devenaient longues donc nous pouvions sentir une fatigue vers la fin.
Au niveau pratique
Quand on invente quelque chose, il est important de pouvoir le matérialiser pour séduire les pratiquants potentiels : qu’il ne soit pas coûteux, que le matériel nécessaire soit trouvable ou adaptable facilement,… En revanche, pour séduire les fabricants, il est important d’avoir des clients. La majorité du matériel de hoop-picket est facilement trouvable donc les coûts ne sont pas élevés : 4 piquets d’environ 2 mètres, vareuses, plots, 2 bandoulières ou autre accessoire pour les joueurs-piquets et sifflets pour les arbitres. Le matériel est également facilement adaptable : par exemple, les piquets peuvent être remplacés par des cônes. Le cerceau est l’objet le plus difficile à trouver. En effet, un cerceau plat peut faire très mal, c’est pourquoi le cerceau idéal est rond. Il n’est pas trop grand, il mesure 50 centimètres de diamètre. De plus, lors d’un lancer, sa trajectoire est plus correcte qu’un lancer avec un cerceau plat.
Promotion du hoop-picket
Selon Monsieur Poull, les formations pour enseignants sont le principal levier pour développer une discipline car on touche directement le public-cible. Il est également possible de réaliser des initiations de manière bénévole dans les écoles, dans les entreprises, aux anniversaires, aux réunions de famille,… De plus, la communication est un travail de tous les jours. Si on nous pose des questions sur notre discipline, on doit adapter notre réponse en fonction de l’interlocuteur : "qu’est-ce qui l’intéresse ?".