Recueil de données – avant les interventions
Avant de créer une séquence de hoop-picket, Clara et moi avons interviewé Monsieur Poull (interview analysée précédemment) et Monsieur Esser. Nous avons également partagé un questionnaire à destination des enseignants en éducation physique. En effet, nous voulions tenir compte de leurs réponses afin de construire un projet pertinent de hoop-picket basé sur leurs besoins. De mon côté, j’ai construit une séquence pour des élèves de secondaire inférieur (2e année) que j’ai analysée par la suite.
Interview de Grégory Esser
Monsieur Esser est enseignant en éducation physique en secondaire à l’Abbaye de Flône (Huy) et vient tous les lundis à HELMo Loncin pour donner cours de diversité collective (= sports alternatifs) et AFP réflexif. Le 17 octobre 2022, nous avons eu l’occasion de tester le hoop-picket pendant une demi-heure lors du cours de diversité collective avec lui et les étudiants de notre groupe. Après cet essai, Clara et moi avons interviewé Monsieur Esser.
Document PDF : Retranscription de l'interview de G. Esser
Pour résumer, les points principaux à retenir de cet échange sont les suivants :
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L’idée du joueur-piquet est originale et peut plaire aux élèves.
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Le hoop-picket apporte différentes choses : l’occupation de l’espace, la possibilité de stratégies grâce au joueur-piquet, l’utilisation d’un mobile "inédit" car il est différent de ceux qu’on manipule dans les sports collectifs habituels,…
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Le cerceau est intéressant car il est relativement facile à attraper et l’élève peut l’enrouler autour de lui.
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Le hoop-picket a un intérêt à être joué en secondaire mais en primaire également.
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Il nécessite peu de matériel et il peut être adapté avec ce que l’enseignant a à disposition.
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Ça a tout son sens de jouer au hoop-picket sur une séquence et pas seulement sur une séance car on intègre les règles au fur et à mesure. C’est donc intéressant de construire une séquence. Celle-ci ne doit pas forcément durer 12 semaines, mais pendant 6 semaines c’est faisable.
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Il y a beaucoup de compétences transversales dans le hoop-picket que nous pouvons transférer dans d’autres sports, c’est pourquoi il peut être intéressant d’y jouer pour entrer dans les sports collectifs traditionnels. Pour cette raison, dans sa programmation-année, Monsieur Esser réaliserait plutôt une séquence de hoop-picket en septembre-octobre.
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L’avantage du hoop-picket est que l’élève rentre rapidement dans le jeu.
Concernant ce dernier point, il est un aspect important à valoriser dans notre nouveau jeu. En effet, en éducation physique, les enseignants pratiquent des sports collectifs en favorisant l’approche par le jeu et l’aspect compétitif (Falquet & Pasche, 2017) et non en maitrisant parfaitement la technique.
Questionnaire à destination des enseignants en éducation physique
Durant les vacances de Toussaint, Clara et moi avons créé un questionnaire numérique sur Google Forms afin de le partager et de toucher un maximum d’enseignants d’éducation physique dans tous les types d’enseignement. Cette recherche est donc relativement quantitative car nous allons pouvoir en retirer des pourcentages et statistiques, malgré quelques questions plus ouvertes. Nous l’avons partagé sur les réseaux sociaux et dans les différents groupes Facebook d’EPS, nous avons contacté les enseignants que nous connaissons de près ou de loin, nous en avons parlé dans nos écoles de stage respectives et le secrétariat d’HELMo Loncin a envoyé le questionnaire par mail à tout son répertoire de maitres de stage. Nous avons récolté 136 réponses. Clara et moi allons pouvoir analyser les réponses chacune de notre côté : je vais m’attarder sur les réponses des 80 enseignants de secondaire.
Lien et QR code pour trouver le questionnaire "Hoop-picket : création d’un nouveau sport" : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfYIhZVwn6AhBs_viHmWHdP4hoomVa8Kuos59tl1iRNjLpdlA/viewform?usp=sf_link
Document Excel : Réponses au questionnaire des enseignants d'éducation physique
Analyse des résultats
Les enseignants ont dû classer six aspects de 1 à 6 selon l’importance qu’ils accordent à ceux-ci lors des sports collectifs (figure 11). Le "pas de contact" a une moyenne de 2,5/6, l’auto-arbitrage est à 2,8/6, la motivation intrinsèque de l’élève est à 3,6/6, la réussite accessible a une moyenne de 3,8/6, le fair-play à 3,9/6 et la coopération est à 4,3/6. En réalisant ces moyennes grâce aux réponses récoltées, je peux classifier les aspects à valoriser lors de l’apprentissage des disciplines collectifs, en plus de l’approche par le jeu et de l’aspect compétitif (Falquet & Pasche, 2017).
Figure 11 : Classement de l'aspect du moins important au plus important à valoriser en sport collectif
Ajoutés à ce classement, les enseignants mettent également en évidence l’apprentissage technique, l’esprit de la discipline, l’engagement moteur, la communication, la simplicité et la compréhension des règles des sports collectifs, le respect et la valorisation (des partenaires, des adversaires, des arbitres), le plaisir et la confiance en soi (qui sont des raisons de la motivation intrinsèque), le savoir-vivre, le dépassement de soi,…
Ensuite, parmi les 80 enseignants de secondaire, 65 pratiquent des sports nouveaux tandis que 15 n’en proposent pas à leurs élèves. On pourrait supposer que les plus jeunes enseignants les travaillent car ils sont récemment sortis des études dans lesquelles ils les ont appris. On pourrait également supposer que les enseignants plus expérimentés ne pratiquent pas ou peu de sports innovants car ils sont habitués à réaliser les mêmes disciplines depuis des années et ne veulent pas changer leur programme. Ou simplement imaginer qu’ils ont peur de l’inconnu et de ne pas maitriser assez ce nouveau sport pour le faire découvrir aux élèves. Cependant, lorsque je calcule le pourcentage des enseignants qui y jouent selon leur ancienneté (figure 12), je remarque que les résultats sont quasi identiques. L’ancienneté n’est donc pas un critère de pratique ou non-pratique des sports nouveaux. J’ai défini leur ancienneté par le nombre d’années de pratique : ceux de moins de 15 ans de pratique et ceux de 15 ans ou plus. Je peux en conclure que la plupart des enseignants… jeunes, âgés, débutants, expérimentés,… pratiquent des sports nouveaux, que ce soit par volonté d’innover, suite à une découverte lors des études ou des formations, etc.
Figure 12 : La pratique de sports nouveaux par rapport à l'ancienneté de l'enseignant (n = 80)
La moyenne des enseignants de secondaire pratiquant des sports nouveaux est alors de 81%. J’ai voulu comparer les résultats avec les enseignants de primaire afin de voir s’il y avait une différence flagrante. La moyenne des enseignants du fondamental pratiquant des disciplines nouvelles est également de 81% pile. J’en déduis que le hoop-picket va pouvoir intéresser ou intriguer une majeure partie des enseignants.
De manière globale (que ce soit en primaire ou en secondaire), les raisons pour lesquelles des enseignants ne pratiquent pas de sports nouveaux à l’école sont : le manque de matériel, le manque de place, le manque de temps durant l’année, la programmation-annuelle de l’école ne le propose pas et les sports traditionnels travaillent déjà bien les compétences visées.
Au contraire, les raisons pour lesquelles des enseignants (de tout type d’enseignement) pratiquent des sports nouveaux sont : la collaboration et la coopération, la curiosité et l’attraction de la nouveauté, le plaisir, le fait que tous les élèves soient sur le même pied d’égalité, la motivation de tous et la "remotivation" des plus faibles qui ont l’occasion de participer autant que les plus doués, l’adaptabilité de l’élève, le côté "sans contact" de la plupart des sports innovants qui permet (entre autres) de jouer avec des groupes mixtes, la mise en mouvement rapide grâce aux règles simples, l’accessibilité, le transfert des compétences dans d’autres disciplines, les valeurs véhiculées,…
Dans l’enseignement secondaire, une majorité des enseignants (68%) pratique le tchoukball (figure 13). En effet, ce sport peut être adapté à la façon des enseignants, c’est-à-dire que les cibles sont parfois remplacées par des trampolines "normaux" ou par les murs. L’accessibilité est donc peut-être un de ses avantages, ce qui permet à l’enseignant de le pratiquer à l’école. Ses règles sont relativement simples et sa logique interne peut séduire les enseignants qui veulent travailler la collectivité sans défenseur direct. L’ultimate est en deuxième position. Cela peut sûrement s’expliquer par le fait qu’il ne se joue qu’avec un frisbee et des vareuses, ce qui permet de pratiquer un sport innovant à moindre coût. Le Poull ball se place en troisième position. On peut supposer que, comme le tchoukball, le matériel est accessible car il peut être remplacé, par exemple, par un swissball et deux plinthes. De plus, le questionnaire a été complété par une majorité de belges et Monsieur Poull, le créateur, vient de Stavelot et est conseiller pédagogique au SeGEC en Belgique. De ce fait, ils ont sûrement entendu parler du Poull ball à la radio, à la télévision, sur les réseaux, entre collègues,… et ont envie de faire connaitre un sport de la région à leurs élèves. Le kin-ball, qui est maintenant un "vieux sport nouveau", est un peu moins pratiqué que les sports cités précédemment. En effet, toutes les écoles n’ont pas le matériel nécessaire, c’est-à-dire un ballon de 122 centimètres en matière spéciale. Cependant, si les enseignants ont le matériel adéquat, on peut supposer qu’une des raisons pour laquelle ils le pratiquent avec leurs classes est le temps moteur des élèves. En effet, ils ont la possibilité de mettre en mouvement 3 équipes de 4 élèves et 2 arbitres, c’est-à-dire 14 élèves par terrain. Les sports tels que l’indiaka, le flag rugby, la crosse canadienne, le korfball, et bien d’autres, sont moins joués dans les écoles. On pourrait en déduire qu’ils sont moins connus auprès des enseignants, qu’ils apportent moins d’apprentissages aux élèves ou que le matériel n’est pas facilement accessible.
Figure 13 : Les sports nouveaux pratiqués en secondaire (n = 65)
Le questionnaire nous apprend que les enseignants pratiquent généralement une séquence qui cible un seul sport nouveau (figure 14). En effet, 52% nous affirment cela, 25% nous disent qu’ils réalisent une séquence comprenant différents sports nouveaux et seulement 17% des enseignants préparent une seule séance sur un sport nouveau. Une minorité nous précise qu’elle réalise tantôt une séquence de découverte et tantôt une séquence d’une seule discipline innovante (5%) ou une séance "one shot" (2%). On peut supposer que les enseignants réalisant une séquence de différents sports nouveaux préparent leur programme de cette manière par manque de temps : ils veulent travailler différentes compétences mobilisées dans les sports innovants mais ils n’ont pas le temps de consacrer une période complète par discipline, donc ils créent une séquence mélangeant divers sports nouveaux. On peut également imaginer que des enseignants réalisent des séances uniques sur un sport nouveau parce qu’ils doivent réaliser une séance "one shot" avant un congé scolaire ou suite à un changement d’organisation, donc ils profitent de ce moment pour faire découvrir une discipline nouvelle.
Figure 14 : La forme de pratique des sports nouveaux en secondaire (n = 65)
Parmi les enseignants de l’enseignement fondamental qui pratiquent des sports nouveaux, 57% d’entre eux ont l’habitude de réaliser une séquence ciblant une seule discipline. Cela me permet de savoir si mon projet réalisé pour les enseignants de secondaire pourrait également intéresser ceux de primaire.
De plus, nous avons demandé aux enseignants s’ils intégraient principalement une séance de sport nouveau dans une séquence d’un sport traditionnel pour développer une compétence (par exemple, réaliser une séance de Poull ball dans une séquence de basket pour travailler la coopération). 86% des réponses sont négatives et seulement 14% des enseignants disent le faire.
Enfin, 95% des enseignants ayant répondu au questionnaire souhaiteraient recevoir les règles du hoop-picket et 88% seraient intéressés de recevoir une proposition de séquence afin de la réaliser avec leurs élèves lors du cours d’éducation physique. Une minorité d’enseignants a répondu négativement à ces deux questions. De fait, ce sont les mêmes personnes qui ont dit qu’elles ne pratiquaient aucun sport nouveau à l’école par manque de matériel ou de temps, ce qui explique pourquoi elles ne porteront pas un intérêt au hoop-picket non plus.
Le matériel étant un frein pour pratiquer certains sports nouveaux dans les écoles, nous avons demandé ce que les enseignants avaient à disposition parmi quatre piquets, un cerceau rond de 50 centimètres de diamètre, deux jeux de cinq vareuses, un signe distinctif visible pour les joueurs-piquets (brassards, écharpes ajustables,…), une craie ou des plots pour délimiter les zones interdites, un espace équivalent à un terrain de basket ou un demi-terrain de handball. Le plus difficile pour les écoles est d’avoir quatre piquets, selon les réponses des enseignants. Cependant, il est possible de jouer avec des cônes ou des manches à balais. Je pense que le cerceau rond a été mal identifié car la quasi-totalité des enseignants disent en avoir un. Cependant, c’est le matériel le plus compliqué à avoir car il ne doit pas seulement être rond au niveau de sa forme mais bien au niveau de l’épaisseur (comme les cerceaux de gymnastique) : les cerceaux que nous utilisons habituellement en éducation physique sont plats. Les vareuses, le signe distinctif et l’espace ne sont généralement pas des soucis pour les enseignants ayant répondu qu’ils étaient intéressés de recevoir les règles. Comme pour le reste, il est toutefois possible d’adapter la situation ou le matériel si cela manquait.
Créer un projet pertinent à partir des données récoltées
Les interviews avec Monsieur Poull et Monsieur Esser, ainsi que le questionnaire à destination des enseignants me permettent de déterminer quel va être l’objectif de mon Travail de Fin d’Etudes, dans le but de développer le hoop-picket et de le pratiquer dans les écoles.
Je peux maintenant partir sur l’idée de réaliser un guide pédagogique à destination des enseignants dans le secondaire comprenant :
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les règles du hoop-picket,
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des propositions d’adaptations en contexte scolaire, tout en gardant la logique interne et la philosophie du jeu,
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les compétences travaillées en me référant au programme scolaire,
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une proposition de séquence de 5 séances,
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une proposition d’évaluation.
Lors de la construction de la séquence, je dois veiller à :
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réaliser un maximum de situations d’apprentissage collectives et une minorité d’activités travaillant la technique (principalement lors des échauffements),
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faire en sorte que les activités répondent aux besoins biogéniques, de valorisation sociale, d’accomplissement personnel et de relation sociale décrits par Florence, Brunelle et Carlier (1998),
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valoriser prioritairement la coopération, le fair-play et la réussite accessible.
Interventions
La question que je me posais était alors : "Pourquoi et comment intégrer une séquence d’apprentissage de hoop-picket au cours d’éducation physique dans l’enseignement secondaire ?".
Pour savoir si le hoop-picket avait sa place au cours d’éducation physique dans l’enseignement secondaire, j’émettais l’hypothèse qu’il avait un impact favorable sur la motivation des élèves, la réussite accessible, le besoin de compétence, l’estime de soi, la recherche de sens dans l’activité,… C’est donc pour répondre à la question que j’ai réalisé des expérimentations (à Heusy et à Flône) accompagnées de questionnaires et interviews.
Institut Notre-Dame de Heusy
Abbaye de Flône
Heusy : contexte
Lors de mon stage dans le secondaire à l’Institut Notre-Dame de Heusy, j’ai donc eu l’occasion d’expérimenter mon TFE sur le hoop-picket avec les élèves de 2e année.
Cette expérimentation a duré 3 séances de 100 minutes : 2 séances d’apprentissage et 1 séance d’évaluation. Le groupe-classe avec qui j’ai eu l’occasion d’expérimenter mon projet professionnel est une classe de 22 élèves de l’enseignement général. Cette classe regroupe des filles de 13-14 ans de deux classes différentes.
De manière brève, j’ai remarqué qu’une partie des filles était motivée et l’autre partie n’était pas très attirée par les sports collectifs. Dans la classe, il y avait deux types de filles : certaines prenaient le rôle de "leadeuses écrasantes" et d’autres étaient plus timides. Ces filles se laissaient généralement faire par les autres. J’ai également remarqué que les élèves avaient besoin de jouer avec leurs amies.
La salle dans laquelle j’ai réalisé ces expérimentations était la moitié du hall sportif de l’école. Pour que toutes les filles soient en action, j’ai séparé l’espace en deux terrains. De ce fait, elles n’avaient pas énormément de place. J’ai donc réduit la taille des zones interdites et j’ai supprimé la règle des sorties, sauf lorsque le cerceau dépassait la ligne qui séparait les deux terrains ou quand il rentrait dans une zone interdite.
Heusy : expérimentations
Ces interventions ont été réalisées en appliquant le règlement actualisé à ce moment-là, c’est-à-dire que les quatre piquets n’étaient pas encore communs aux deux équipes. Chaque équipe devait marquer autour des deux piquets de sa couleur qui étaient placés en opposition sur le terrain.
Préparations
J’ai d’abord réfléchi au résultat que j’attendais des élèves. J’ai visé la compétence SSM3 de la coopération socio-motrice : "utiliser les moyens techniques acquis pour participer à une action collective". Le résultat attendu était alors : dans une situation de match de hoop-picket en 5 contre 5, l’élève participe activement à la construction d’une action collective (jeu coopératif, tactique), qu’il soit en attaque (passes, réceptions, démarquage) ou en défense, afin qu’un joueur de l’équipe puisse lancer le cerceau autour d’un piquet fixe ou mobile de sa couleur.
Les savoir-faire de cette séquence étaient :
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Manipuler un cerceau : lancer, faire rouler, réceptionner, attraper le cerceau en position piquet, viser,…
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Alterner les rôles attaquant-défenseur.
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Exécuter des mouvements rapides : déplacements, passes,…
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Se déplacer sur le terrain : se démarquer, occuper l’espace, se situer, gérer les 2 cibles fixes, utiliser ses 3 appuis autorisés,…
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Analyser le jeu : trajectoire du cerceau ou du joueur, anticiper,…
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Coopérer, jouer collectivement.
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Feinter l’adversaire.
Les savoir-être étaient :
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Respect de soi, des autres et du matériel.
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Fair-play.
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Accepter : la défaite, les faiblesses d’autrui, les décisions prises,…
Les savoirs étaient :
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Règles de base.
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Auto-arbitrage.
SÉANCE 1
Document PDF : Préparation de stage de la séance 1
Résultat attendu de la séance : l’élève transmet le cerceau pour jouer collectivement et progresser vers une des cibles.
Avant de commencer la séance, je leur ai expliqué brièvement ce qu’était le hoop-picket mais sans donner trop d’informations concernant les règles car nous allions les voir petit à petit.
J’ai commencé la séquence par le jeu de "l’ascenseur" afin d’apprendre à manipuler le cerceau : passes, réceptions, position piquet. Les filles ont ensuite joué au "jeu des 5 passes" évolutif où j’introduisais, au fur et à mesure, les règles du hoop-picket afin d’en venir au jeu complet. Après cela, pour travailler la progression du cerceau vers une des cibles, j’ai réalisé l’exercice de "la traversée" où elles traversaient le terrain en 3 contre 0 jusqu’à atteindre une des cibles. Cela les obligeait à réceptionner et relancer le cerceau tout en continuant leur course. Petit à petit, je compliquais la tâche en comptant des secondes, en ajoutant 1 défenseur, en interdisant les appuis pour favoriser les passes,… J’ai terminé la séance par un concours de picket-point afin de revoir le lancer autour d’un joueur-piquet. Durant cette séance, elles ont donc travaillé la manipulation du cerceau et le jeu collectif (la coopération), ainsi que la progression du cerceau vers les cibles en supériorité numérique.
En commençant cette séance par le "jeu des 5 passes" évoluant vers le jeu complet, j’ai pu appliquer la logique de découverte progressive (Florence, Brunelle & Carlier, 1998). En effet, les élèves ont joué une situation complète afin de comprendre elles-mêmes ce qu’il fallait travailler par la suite. Elles ont remarqué qu’elles étaient toutes collées au cerceau (effet de grappe), que c’était difficile de faire des passes si les partenaires ne se démarquaient pas pour occuper les espaces libres et s’écarter des défenseurs, qu’il valait mieux défendre en se plaçant entre le lanceur et le potentiel receveur et non derrière lui, que la circulation du mobile était importante,… Elles trouvaient donc du sens aux jeux et aux tâches réalisés par la suite et elles étaient actrices de leurs apprentissages.
Le fait d’intégrer les règles petit à petit, principalement lors du jeu des "5 passes", a permis aux élèves de les comprendre, d’y trouver une logique et de les retenir. Lorsqu’il y avait un désaccord, elles se rappelaient parfois les règles pour résoudre le problème et se relancer dans l’activité.
Dans cette première séance, après avoir réalisé le "jeu des 5 passes", j’ai fait en sorte de favoriser la réussite quasi immédiate permettant d’entretenir un espoir de réussite (piste II de la pédagogie de la mobilisation) (Gagnaire & Lavie, 2014). En effet, j’ai favorisé l’attaque en jouant en supériorité numérique lors de l’exercice de la traversée. Dans certains sports collectifs, la défense empêche la réussite de certains élèves et donc baisse leur motivation. Pour qu’une tâche soit accessible dans un premier temps, je joue sans défenseur et, une fois qu’il y en a un, je ne travaille pas encore l’interception. Petit à petit, j’ajoute des contraintes afin que ces acquis soient transférables dans des situations complètes de hoop-picket.
SÉANCE 2
Document PDF : Préparation de stage de la séance 2
Résultat attendu de la séance : l’élève se démarque pour occuper les espaces libres et jouer collectivement face à des adversaires.
J’ai commencé la séance par le jeu de "la mouche" pour retravailler la manipulation du cerceau avant de jouer avec des partenaires. Ensuite, elles ont à nouveau réalisé l’exercice de "la traversée" qu’elles n’avaient pas eu le temps de faire longtemps à la séance précédente. Nous avons pu ajouter un 2e défenseur, toujours en gardant la supériorité numérique et en insistant sur la rapidité des actions pour progresser vers les cibles. Après cela, elles ont joué au jeu du "taureau" permettant d’augmenter le nombre de défenseurs petit à petit et de comprendre l’importance de s’espacer pour avoir plus facile de faire des passes à nos partenaires. Ce jeu a évolué vers le "jeu des 5 passes" et a permis d’intégrer les piquets afin de marquer un point après les 5 passes réalisées. À travers ces activités, les élèves ont travaillé le démarquage et l’occupation de l’espace afin d’arriver à la situation complète du hoop-picket par laquelle elles ont terminé la séance.
Au niveau moteur, le jeu de "la mouche" n’était pas assez dynamique pour un échauffement. Celui-ci conviendrait mieux pour un retour au calme où l’élève manipule le cerceau sans défenseur et apprend à être réactif lorsqu’un partenaire lui fait une passe. Je trouve cela important de réaliser l’exercice de "la traversée" de la première séance avant le jeu du "taureau" car, une fois que ce jeu a évolué, "le taureau" finit en "jeu des 5 passes". De ce fait, les élèves ont d’abord besoin de réussir leurs passes, face à quelques défenseurs et dans l’élan de leur course, avant de jouer une situation collective où ils seront en égalité numérique.
L’élève est acteur-auteur de ses apprentissages car, par exemple lors de l’exercice de "la traversée", il doit trouver des actions pour atteindre son objectif qui est de viser la cible au fond du terrain. Au début, il commence à réaliser la tâche sans opposition pour comprendre le principe et apprendre à réaliser des passes tout en continuant sa course. Après cela, pour favoriser le transfert de l’apprentissage, je rajoute une défense face aux joueurs. Ainsi, l’exercice reflète la situation habituelle lors d’un match où le joueur doit faire progresser le cerceau vers une des cibles en présence de défenseurs, ce qui permet également de prendre en compte les préoccupations des élèves (piste IV de la pédagogie de la mobilisation) (Gagnaire & Lavie, 2014) car la motivation des élèves augmente lorsqu’il y a de la compétition et qu’ils peuvent se défier. De plus, l’apprentissage des réceptions et passes lors de sa course est une compétence à transférer dans les autres sports collectifs tels que le basket, le foot, le handball,…
Ces différentes situations d’apprentissage durant ces deux séances correspondent à la compétence visée SSM3 car l’élève participe activement à l’action collective. Elles mobilisent également les autres compétences du champ de la coopération socio-motrice :
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SSM1 : "adapter ses comportements aux règles convenues". En effet, l’élève doit respecter les règles pour le bon déroulement du jeu.
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SSM2 : "assumer différents rôles dans une action collective". L’élève alterne les rôles de défenseur et attaquant. Certains jeux lui permettent de travailler un rôle à la fois (par exemple, "la traversée" et le jeu du "taureau") avant de les alterner lors d’une situation complète.
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SSM4 : "valoriser et respecter ses partenaires (adversaires et co-équipiers)". L’élève joue en équipe pour un objectif commun, ce pourquoi il doit jouer dans le respect et la bienveillance de chacun (que ce soit avec ses partenaires, les adversaires ou les arbitres). Il ne juge pas les joueurs plus faibles, il les encourage pour les valoriser et les motiver. Ce n’est d’ailleurs que bénéfique pour tous car leur motivation les fait progresser.
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SSM5 : "agir avec fair-play, dans la défaite et la victoire, dans le respect de soi et de ses partenaires (co-équipiers et adversaires)". Le joueur doit être fair-play et bon joueur, qu’il perde ou qu’il gagne. En effet, c’est ça le plaisir du sport ! C’est également un apprentissage humain à transférer dans la vie de tous les jours.
SÉANCE 3
Document PDF : Préparation de stage de la séance 3
Résultat attendu de la séance : évaluation – dans une situation en 3 contre 0 en hoop-picket, l’élève transmet le cerceau (passes et réceptions) avec ses partenaires en avançant sur le terrain et lance le cerceau en visant les piquets.
Pour l’écriture de ce Travail de Fin d’Etudes, même si les élèves n’avaient malheureusement eu que 2 cours de hoop-picket, je tenais à essayer une évaluation de cette discipline afin de déterminer ce que je devais observer chez les élèves, voir comment l’évaluation pouvait être la plus efficace au niveau organisationnel et de l’apprentissage,… dans le but d’en proposer une aux enseignants à la suite des situations jouées. En effet, ce stage était mon "terrain d’essai" donc j’ai pu me permettre de le faire même si j’étais consciente que ce n’était pas idéal. C’est en la vivant et en observant les points positifs et négatifs que j’aurai plus facile d’écrire une évaluation applicable et pertinente. J’ai réalisé des évaluations différentes avec les élèves de 1ère et de 2e secondaire : évaluation A et évaluation B. Elles ont été réalisées dans la même journée (une le matin et l’autre en fin de journée), j’ai donc pu vivre la première évaluation, la modifier et donc en expérimenter deux totalement différentes.
Evaluation 1
La première évaluation pensée et réalisée avec les filles de 1ère était une allo-évaluation :
A. d’une situation collective (3 contre 0 à l’aide de l’exercice de "la traversée"),
B. de lancers au piquet.
Evaluation 1A
J’avais divisé l’espace en deux terrains : un terrain réservé à l’évaluation de l’exercice de "la traversée" en 3 contre 0 et un terrain réservé à la préparation de l’évaluation 2 (lancers) de manière autonome (figure 15).
Figure 15 : Schéma du plan de la salle lors de l'évaluation 1A
Chaque critère était coté sur 2 points. L’élève démarrait avec 2/2 et l’enseignant dessinait des barres dans le tableau afin de déterminer les points :
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0 barre = 2/2
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1 ou 2 barre(s) = 1/2
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3 barres ou + = 0/2
Précision passe : l’enseignant dessinait une barre à chaque fois que l’élève ne visait pas les mains du partenaire.
Réception passe : l’enseignant dessinait une barre à chaque fois que le cerceau était perdu (il tombe ou n’est pas attrapé), à condition que le lancer soit réussi de la part de la partenaire.
Règles : l’enseignant dessinait une barre à chaque fois que l’élève ne respectait pas une règle convenue à l’avance.
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Ne pas se déplacer avec le cerceau en main (pied pivot autorisé).
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Ne pas garder le cerceau plus de 3 secondes en main.
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Ne pas jouer hors des limites du terrain.
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Ne pas rentrer dans la zone interdite.
Evaluation 1B
J’avais divisé l’espace en 2 terrains : un terrain réservé à l’évaluation de lancers autour des piquets et un terrain sur lequel les filles jouaient en 3 contre 1 et 3 contre 2 de manière autonome (figure 16).
Figure 16 : Schéma du plan de la salle lors de l'évaluation 1B
L’élève possédait 6 cerceaux et ne pouvait dépasser la ligne de lancer. Le terrain était divisé en 2 zones séparées par des plots :
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une zone avec 5 piquets fixes : placés en dispersion sur le terrain, plus ou moins à la même distance de la lanceuse,
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une zone avec 1 piquet mobile : l’élève choisit une joueuse-piquet parmi ses camarades.
L’élève lançait les 5 premiers cerceaux autour des piquets fixes. Elle lançait un 6e cerceau « bonus » autour de la joueuse-piquet. Une fois qu’elle avait terminé les 6 lancers, elle comptait les points gagnés. Le total des points était sur 5 avec une possibilité d’avoir 1 point bonus.
Evaluation de la participation
L’élève démarrait avec 4/4. Au niveau de sa participation et de son attitude durant la séquence de hoop-picket, l’élève perdait des points quand elle :
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ne participait pas,
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n’était pas fair-play,
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manquait de respect (envers les autres élèves, l’enseignant ou le matériel),
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disait fréquemment des vulgarités durant le jeu,
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devait recevoir plusieurs remarques de la part de l’enseignant,
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n’était pas présent aux cours,
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…
J’ai défini ces critères car, la classe étant divisée en deux groupes de filles (les plus "leadeuses" et les plus timides), il arrivait régulièrement d’entendre des moqueries ou des vulgarités pour rabaisser les autres. Certaines n’étaient pas toujours fair-play car elles voulaient absolument gagner. De plus, lorsqu’une fille ne jouait pas avec ses amies, elle me le montrait en faisant le minimum sur le terrain. Tout cela impactait la dynamique du jeu.
Grille d'évaluation 1
La 1ère évaluation a été testée avec la classe de 1ère secondaire en 1ère heure de la journée. J’étais justement supervisée par Madame Zoé Lacrosse d’HELMo Loncin. À la fin de cette première séance d’évaluation, Madame Lacrosse, Madame Janssen et moi-même avons discuté de celle-ci. Nous trouvions qu’elle ne correspondait pas au résultat attendu de la séquence qui était, pour rappel : dans une situation de match de hoop-picket en 5 contre 5, l’élève participe activement à la construction d’une action collective (jeu coopératif, tactique), qu’il soit en attaque (passes, réceptions, démarquage) ou en défense, afin qu’un joueur de l’équipe puisse lancer le cerceau autour d’un piquet fixe ou mobile de sa couleur. En effet, l’élève était évaluée sur un jeu en 3 contre 0 alors que le résultat attendu était qu’elle joue une situation collective avec des défenseurs où elle peut se démarquer et coopérer. L’évaluation n’était pas au service de l’apprentissage, elle ne correspondait donc pas au principe de la triple concordance (Leclercq, 2006) : objectifs d’apprentissage – évaluation – compétences.
Evaluation 2
Il fallait une évaluation pratique (facile d’application) et ciblant maximum 3 critères principaux. Nous avons alors réfléchi ensemble à une nouvelle évaluation que j’ai pu réaliser avec ma classe-cible l’après-midi, les filles de 2e secondaire.
Celle-ci était également une allo-évaluation où l’élève était évaluée sur une situation de hoop-picket en 3 contre 3 (figure 17). Elles jouaient à 3 et non à 5 car l’évaluation devait être réalisable, c’est-à-dire que je devais pouvoir reconnaitre les filles qui jouaient et leur permettre de me montrer chacune le meilleur d’elles pendant les quelques minutes où je les observais. Si elles jouaient en 5 contre 5, je n’allais pas savoir tout suivre facilement et elles n’allaient pas pouvoir jouer autant qu’en 3 contre 3. Chaque équipe jouait six à dix minutes de match durant lesquelles j’observais attentivement deux joueuses pendant quelques minutes. Il m’arrivait parfois de déborder du timing ou de récupérer la fiche d’une autre joueuse si je voyais qu’elle réalisait un bon jeu à un moment où je n’étais pas en train de l’évaluer. Les joueuses évaluées étaient facilement repérables avec des chasubles de couleurs différentes. J’avais imprimé un tableau par élève afin de leur montrer leur propre fiche d’évaluation à la fin de celle-ci (figure 18).
Figure 17 : Critères et indicateurs de l'évaluation 2
Dans le tableau (figure 18), l’enseignant dessinait des barres et des ronds dans chaque case en lien avec les critères :
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barre = à chaque action réussie.
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rond = à chaque action non réussie.
L’enseignant faisait une moyenne des barres et ronds pour en définir une cote entre 0 et 2.
J’ai également évalué le respect et la participation :
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Respect : je respecte les autres et le matériel. L’élève démarrait avec 3/3 et l’enseignant enlevait 1 point à chaque rond dessiné.
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Participation : je participe, je suis fair-play, je ne dis pas de vulgarité, je ne râle pas, je ne reçois pas de remarque de la part de l’enseignant, je suis présente aux cours,… L’élève démarrait avec 10/10 et l’enseignant enlevait 1 point à chaque fois qu’il entourait une des phrases citées précédemment.
Ma maitre de stage accordait énormément d’importance à la participation de l’élève car, pour elle, une élève très douée mais qui râle sur ses co-équipières, qui rabaisse les autres ou qui ne participe pas beaucoup ne mérite pas un 20/20 au cours d’éducation physique. En effet, ce cours est avant tout un apprentissage de savoir-vivre à travers la pratique des sports.
Figure 18 : Grille d'évaluation 2
Flône : contexte
Ensuite, j’ai réalisé une intervention de hoop-picket avec Clara à l’Abbaye de Flône début avril afin de tester d’autres situations d’apprentissage qui vont me permettre de créer le guide pédagogique au terme de ce travail. Monsieur Esser nous a laissé donner cours à une classe mixte de 2e secondaire en activité complémentaire "sport". Nous avons donc eu l’occasion de leur donner 2 séances de 100 minutes.
Cette classe est composée de 23 élèves de 13-14 ans : 9 filles et 14 garçons. Les élèves étaient relativement motivés et se débrouillaient assez bien en sport collectif. Ils ont l’habitude de pratiquer des sports nouveaux durant ce cours d’activité complémentaire. À la fin des séances de hoop-picket, ils ont complété un questionnaire afin qu’on récolte leurs avis et feedbacks.
Tout comme à Heusy, nous avions droit à la moitié du hall. Les terrains étaient donc de la même taille que lors de mon stage, nous avons alors appliqué les mêmes règles concernant les sorties. Cependant, le règlement du hoop-picket a été modifié à de nombreuses reprises donc je n’ai pas joué avec les mêmes règles à Heusy qu’à Flône. La principale différence par rapport aux expérimentations à Heusy est le fait de jouer avec les quatre piquets pour les deux équipes.
Flône : expérimentations
SÉANCE 1
Nous avons commencé la séance par de la manipulation de cerceau afin de découvrir les différentes façons de lancer. Ensuite, les élèves ont réalisé l’exercice de "la traversée" permettant d’intégrer le système de marque et la progression du cerceau vers les cibles sans puis avec défenseur. Cette activité a duré un certain moment grâce aux variantes ajoutées. Après cela, les élèves ont joué au "jeu des 5 passes" en découvrant les règles petit à petit.
À la fin de la séance, les filles du groupe qui sont habituellement plus timides en sport collectif ont été trouver l’enseignant, Monsieur Esser, pour lui dire qu’elles avaient apprécié le hoop-picket et que le cerceau ajoutait un "plus" au jeu car ça changeait des sports ordinaires.
SÉANCE 2
Monsieur Esser nous a conseillé de réaliser des jeux qui amènent un peu plus la défense. Nous avons alors commencé par le jeu du "cerceau au capitaine" afin de jouer avec une opposition. Ensuite, les élèves ont joué au "jeu des planètes" pour en arriver, petit à petit, au match complet. Le "jeu des planètes" permet d’apprendre à jouer rapidement et à viser les cibles. Nous avons terminé la séance par un concours de picket-point.
Effectivement, les élèves sont plus motivés lorsqu’ils sont en compétition avec les autres, en l’occurrence en compétition avec une équipe. Je trouve donc cela important de ne pas tarder à proposer des jeux qui amènent la défense, comme Monsieur Esser nous l’a conseillé. Ceci est plus en adéquation avec la logique interne de la discipline qui est de jouer en opposition contre une autre équipe.
Recueil de données – après les interventions
Au terme de ces interventions, j’ai pu recueillir des avis, des feedbacks et des conseils : une interview de Madame Janssen, deux questionnaires de début et fin de séquence pour les 22 élèves de 2e secondaire de Heusy et un questionnaire de fin de séquence pour les 23 élèves de 2e secondaire de Flône.
Interview de Dominique Janssen
Madame Janssen était ma maitre de stage à l’Institut Notre-Dame de Heusy. Elle a eu l’occasion d’observer mes différentes expérimentations. Je l’ai donc interviewée à la fin de la séquence de hoop-picket afin d’avoir son avis, ses observations et ses conseils.
Document PDF : Retranscription de l'interview de D. Janssen
Morceau de l'interview :
Les points principaux à retenir de cette interview sont :
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Ce qui lui a plu : le mobile qui est différent des autres sports collectifs et le goal qui est représenté différemment car il y a plusieurs cibles. Pour marquer, on fait appel à d’autres mouvements moteurs qu’habituellement.
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Le hoop-picket est intéressant car il développe d’autres habiletés motrices grâce au cerceau. C’est intéressant d’y jouer en éducation physique car ça varie très fort des autres sports collectifs.
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Elle se verrait donner cette discipline à ses élèves. Les seules choses qui pourraient poser problème dans certaines écoles sont les piquets et le type de cerceau idéal. Les piquets peuvent être ceux de badminton, par exemple.
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Elle ne se verrait pas donner qu’une seule séance de hoop-picket, mais pas six non plus. Cela dépendrait de comment les élèves accrochent.
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Le hoop-picket travaille l’analyse de trajectoire. Selon elle, on pourrait réaliser quelques séances de hoop-picket à l’intérieur d’une séquence d’une autre discipline qui nécessiterait l’apprentissage de l’analyse de trajectoire. De plus, les élèves ont parfois difficile de manipuler des mobiles différents. Ça serait l’occasion de travailler la psychomotricité fine. Cependant, je ne préfère pas me servir du hoop-picket de cette manière car, comme Monsieur Poull et la littérature nous le disent, pour travailler un sport collectif, il faut se concentrer principalement sur des situations d’apprentissage collectives.
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Elle trouve qu’il est préférable de jouer au hoop-picket avec un ou deux arbitres car les élèves peuvent facilement se disputer. Ça peut être un élève blessé afin qu’il participe également à la séance.
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L’évaluation dépend de l’objectif de départ de l’enseignant. Il doit réaliser une évaluation plus technique si son intention de départ était de travailler la manipulation, le lancer de précision,… en abordant différents mobiles existants. Par contre, il doit évaluer l’attaque, la défense, le démarquage,… s’il fait entrer le hoop-picket dans un canevas de sport collectif.
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Le hoop-picket ne demande pas de trop grandes compétences donc il est accessible. De plus, on peut adapter les zones interdites ou encore la taille des piquets en fonction des élèves qu’on a devant soi.
Questionnaire de début et/ou fin de séquence
à destination des élèves de 2e secondaire
Document Excel : Réponses aux questionnaires des élèves de 2e secondaire
Questionnaires complétés par les élèves
Analyse des résultats
Parmi les élèves de Heusy, la moitié aime le cours d’éducation physique et faire du sport de manière générale. Seulement 3 filles pratiquent un sport collectif en extra-scolaire. Parmi les 45 élèves des deux écoles, 80% d’entre eux aiment jouer à des sports collectifs. Les raisons pour lesquelles certains n’aiment pas jouer aux sports collectifs sont : le fait de devoir jouer avec des personnes qu’on apprécie moins, la personne est gênée de nature, la défaite est collective et c’est toute l’équipe qui subit les remarques, devoir dépendre des autres en jouant en équipe,… Au contraire, les raisons pour lesquelles ils aiment pratiquer ce type de sport sont : l’amusement, le fait de jouer en équipe, jouer avec ses amis et créer de nouvelles relations, la collaboration et l’entraide, être entouré (appartenir à un groupe) (Maslow, 1964),… Le sport collectif permet une meilleure socialisation et une valorisation de l’estime de soi.
53% des 45 élèves affirment avoir déjà eu un manque de motivation en pratiquant un sport collectif au cours d’éducation physique pour des raisons telles que : la composition de l’équipe, le contact avec les joueurs (ceux-ci rentrent dans son espace péripersonnel), l’obligation de faire plus que ce qu’on est capable (compétences requises trop exigeantes), la fatigue, l’influence du comportement des autres joueurs sur sa propre motivation, ou encore le choix de l’activité collective pratiquée. Effectivement, ce dernier influence fortement la participation des élèves (Van Hoye, 2013). Les élèves se lassent vite et ont besoin de nouveauté pour rester motivés aux cours d’éducation physique (Kevin de Pinho, 2016). Le hoop-picket peut donc faire partie des sports nouveaux permettant d’éviter la monotonie.
Pour définir ce qui pourrait motiver l’élève dans un sport collectif, ils ont dû classer six aspects de 1 à 6 selon ce qu’ils trouvaient le plus important à valoriser dans ces disciplines (figure 19). Le "pas de contact" a une moyenne de 2/6, l’auto-arbitrage est à 2,4/6, la réussite accessible est à 3,2/6, le fait d’être en mouvement a une moyenne de 4,1/6, le fair-play à 4,2/6 et la coopération est à 4,9/6. Je peux alors les classer du moins au plus important. Je peux en conclure que ma séquence d’apprentissage doit prioritairement favoriser la coopération, le fair-play et l’engagement moteur plutôt que l’aspect "pas de contact". Après réflexion, celui-ci est d’ailleurs plus une règle imposée dans le jeu plutôt qu’un aspect à travailler. En effet, si la règle de la discipline est "pas de contact", il ne peut pas y en avoir. C’est donc différent de la coopération qui se travaille et se développe dans les situations collectives afin d’atteindre le but en équipe. Lorsqu’un sport valorise le fair-play, cet aspect est également une règle imposée dès le début du jeu. Il se travaille cependant au fur et à mesure des séances : être honnête, respecter les règles et l’esprit du jeu, respecter les joueurs et arbitres, être responsable, agir positivement (encouragements, valorisation,…), etc. La réussite n’est pas accessible dans tous les sports collectifs, cependant, l’enseignant peut adapter le jeu pour que cela le soit. Dans le cas du hoop-picket, nous avons réfléchi aux règles afin que cette réussite soit accessible pour chacun. Les élèves ne priorisent pas l’auto-arbitrage, on peut supposer que cela crée trop de conflits lors des sports collectifs, malgré l’importance du fair-play.
Figure 19 : Classement de l'aspect du moins important au plus important à valoriser en sport collectif
Cinq de ces aspects des sports collectifs sont les mêmes que ceux proposés dans le questionnaire à destination des enseignants en éducation physique. Je peux donc faire un parallèle entre les réponses des élèves et celles des enseignants (figure 20), qui ont chacun un regard différent en fonction de leur posture. Malgré l’unique différence de la "motivation intrinsèque de l’élève" remplacée par "être en mouvement", on peut remarquer que les réponses sont relativement semblables. Le léger changement est la réussite accessible : pour eux, elle est plus importante que la motivation intrinsèque mais moins que l’engagement moteur. Que ce soit pour les enseignants ou pour les élèves, sa place est tout de même centrale. De manière générale, les élèves et enseignants mettent la coopération en avant lors des jeux collectifs. Effectivement, leur avis est en accord avec la définition du sport collectif de Rey (2000) qui le décrit comme une activité de coopération. Cela suit donc la logique de travailler l’aspect coopératif en premier lieu. Sans oublier que l’aspect "pas de contact" et l’auto-arbitrage peuvent tout de même être importants lors d’une séquence en sport collectif, mais pas prioritaires par rapport au fair-play et à la coopération.
Figure 20 : Comparaison des classements des enseignants et des élèves
Dans le questionnaire, j’ai demandé aux élèves de Heusy si elles avaient déjà joué à des sports nouveaux. Forcément, mis à part quelques exceptions, les réponses sont ressemblantes étant donné qu’elles sont dans la même école. La plupart des élèves ont donc déjà pratiqué quelques sports nouveaux et plus précisément du Poull ball, du kin-ball et de la crosse canadienne. Le tchoukball, l’ultimate, le flag rugby et l’indiaka sont sortis une ou deux fois du lot. On peut imaginer qu’elles en ont pratiqué dans une autre école (en primaire, par exemple) ou en stage multisports. Nous n’avons pas posé la question aux élèves de Flône car leur activité complémentaire "sport" (le cours durant lequel nous sommes allées) est justement réservée à la pratique de disciplines nouvelles.
Je remarque que 81% des élèves aiment jouer aux sports nouveaux et 80% des enseignants en pratiquent. Cette observation est donc positive car ça signifie que les enseignants prennent en compte les préoccupations des élèves (Gagnaire & Lavie, 2014), ce qui favorise la motivation intrinsèque de ceux-ci (Ryan & Deci, 2000). 20% des enseignants n’en pratiquent pas à l’école mais nous pourrions peut-être les convaincre de jouer au hoop-picket avec leurs classes grâce à l’accessibilité du matériel.
Ensuite, concernant le hoop-picket, j’ai calculé la moyenne d’appréciation des élèves qui est de 7/10. 33% des élèves de Heusy et seulement 4% des élèves de Flône n’aiment pas jouer aux sports collectifs. On pourrait alors croire que la moyenne de la cote sur 10 des deux classes séparées est fort différente. Pourtant, en comparant les cotes d’appréciation des filles de Heusy qui y ont joué en cours d’éducation physique et la classe mixte de Flône qui y a joué en activité complémentaire "sport", je remarque que les résultats sont relativement égaux, à quelques dixièmes près. Je pense donc que la moyenne générale de 7/10 est représentative de l’appréciation des élèves de 2e secondaire. Nos joueurs ont généralement apprécié la règle du joueur-piquet (82% d’entre eux), le fait que ce jeu oblige le fair-play (87%) et le mobile, en l’occurrence le cerceau (64%). Les élèves ont également précisé ce qu’ils avaient apprécié ou non en plus des points cités précédemment. Je remarque alors qu’une règle ou un aspect du jeu peut avoir plu à une personne et pas à une autre : la règle "pas de contact", les 3 secondes avec le mobile en main, la distance d’un bras et du cerceau, la règle de "l’avantage à la défense", la règle des 3 passes, la règle des 3 appuis,… 89% des élèves trouvent que les règles sont simples à comprendre. La moitié trouvait qu’il était facile de s’auto-arbitrer et l’autre moitié non. En effet, certains ne jouaient pas de manière fair-play ou ne respectaient pas la règle de la distance d’un bras et du cerceau.
Habituellement, 70% des élèves ont confiance en eux lorsqu’ils pratiquent des sports collectifs au cours d’éducation physique. En jouant au hoop-picket, ce chiffre a augmenté à 80% (figure 21). Ils se sentaient valorisés par leurs partenaires et adversaires, ils ne craignaient pas d’être jugés par les autres et ils ne se sentaient pas nuls. Cela comblait donc les besoins qui influencent la motivation et l’engagement de l’élève (Florence, Brunelle & Carlier, 1998). Le hoop-picket permet de gérer la vie sociale de l’élève (Piret, 2018-2019) car, les règles étant réfléchies pour que la réussite soit accessible, cela influence positivement l’estime de soi de l’élève, le respect des autres et par les autres, l’élève peut se sentir reconnu dans une équipe, il se sent valorisé,…
Figure 21 : La confiance en soi de l'élève en fonction du sport (n = 45)
Si nous nous concentrons plus spécifiquement sur les 15 élèves ayant répondu qu’ils n’ont pas ou peu confiance en eux lorsqu’ils pratiquent des sports collectifs à l’école, 60% d’entre eux disent avoir eu le sentiment contraire en jouant au hoop-picket. Cela est donc un résultat positif après avoir réalisé seulement deux ou trois séances sur cette discipline.
Ces résultats peuvent se justifier par le côté "accessible" de ce sport où chacun est capable de réussir et de satisfaire son besoin de compétence (Ryan & Deci, 2000), que ce soit pour faire circuler le cerceau ou pour marquer un point en visant une cible. En jouant au hoop-picket, 59% affirment qu’ils marquaient facilement et, que la réponse à la question soit positive ou négative, cela a eu un impact sur la motivation de 48% des élèves. 80% disent avoir beaucoup touché le cerceau en étant donc actifs dans le jeu, 20% trouvent ne pas l’avoir touché beaucoup et tout cela a influencé la motivation de 58% des élèves. 87% des élèves trouvent qu’ils ont beaucoup participé à l’action collective dans le but qu’un co-équipier marque un point (en faisant progresser le cerceau, en se démarquant,…) et cela a influencé la motivation de 64% de l’ensemble des élèves (figure 22). On peut justifier ce résultat positif par la mobilisation de l’auto-complaisance qui permet à l’élève de s’attribuer la responsabilité de la réussite (Lamotte, 2020).
Figure 22 : Influence des actions de l'élève sur sa motivation lors du jeu (n = 45)
Enfin, au niveau du jeu, la moitié des élèves a principalement utilisé les piquets fixes afin de marquer un point. 18% ont prioritairement utilisé le joueur-piquet et 32% ont utilisé les deux de manière équitable. Je peux justifier ces résultats par l’ordre des apprentissages lors des jeux et tâches. En effet, je leur ai d’abord appris à marquer autour des piquets fixes avant d’ajouter la règle du joueur-piquet. Certains ont donc continué à utiliser la cible fixe par automatisme. De plus, ils n’ont pas l’habitude de marquer un point en visant une cible humaine et mobile lors des sports collectifs car ils sont conditionnés à marquer sur des cibles fixes. Et au contraire, la raison pour laquelle des élèves ont utilisé le joueur-piquet pour marquer des points est peut-être sa facilité ou son originalité.
Figure 22 : Cibles les plus utilisées pour marquer un point (n = 22)
Créer d'autres possibles à partir des données récoltées
Après toutes ces recherches, expérimentations de hoop-picket, interviews et analyses des réponses aux questionnaires, je peux maintenant tirer des enseignements pour créer une séquence idéale de cinq séances de hoop-picket, ainsi qu’une évaluation possible.
Séquence d'apprentissage
Dans la séquence, je commencerais par un jeu introduisant la manipulation du mobile car, le cerceau étant un mobile différent de ceux utilisés habituellement, les élèves découvriraient comment ils peuvent le transmettre de manière efficace. Ensuite, je réaliserais une situation collective pour qu’ils donnent du sens aux apprentissages suivants (comme le confirme Monsieur Xhauflair dans son premier débriefing). Je réaliserais alors une tâche permettant de travailler la progression du cerceau (sans puis avec défenseurs en infériorité numérique) vers une des cibles pour éviter le jeu statique par la suite. Après cela, les élèves joueraient une situation collective où le nombre de défenseurs augmente petit à petit. Cette activité et cette augmentation du nombre de défenseurs permettraient de comprendre l’intérêt de s’espacer sur le terrain et de se démarquer. Ensuite, je réaliserais un jeu apprenant à varier les cibles sans rester bloqué sur la même. Cela favoriserait le jeu sur le terrain complet, le positionnement des co-équipiers, les tactiques. Je finirais alors la séquence par un tournoi de hoop-picket travaillant toutes les notions travaillées : démarquage, occupation de l’espace, circulation et progression du cerceau, tactiques, fair-play, valorisation et respect des partenaires, coopération, communication,…
Une classe n’est pas l’autre, c’est pourquoi tous ces jeux et tâches seraient accompagnés de variantes adaptables à l’âge et au savoir-faire des élèves afin que ces derniers soient dans un état de Flow (Csikszentmihalyi, 1975), où le défi est légèrement plus élevé que leurs compétences.
Evaluation
Je peux proposer une auto-évaluation individuelle que l’élève pourrait réaliser à diverses reprises. Elle lui permettrait de se responsabiliser, de prendre du recul pour voir où il en est au niveau de ses apprentissages et de remarquer ses progrès. Elle serait donc au service des apprentissages de l’élève. Cette évaluation serait réalisée lors d’une situation collective et reprendrait des aspects de l’attaque, de la défense et du respect (des co-équipiers, des adversaires, des arbitres, des règles établies). Elle répondrait aux compétences visées et mobilisées du champ de la coopération socio-motrice. Elle respecterait donc la triple concordance (Leclercq, 2006) : objectifs d’apprentissage – évaluation – compétences. Celle-ci serait idéale pour des élèves de secondaire inférieur mais pourrait être adaptée aux plus petits et plus grands.
Création d'autres possibles – projet
Dès lors, je peux créer le guide pédagogique à destination des enseignants en éducation physique.
Influence du hoop-picket sur la motivation
À l’aide de ces recherches, expérimentations et analyses, je peux maintenant me référer aux besoins qui influencent la motivation et l’engagement de l’élève (Florence, Brunelle & Carlier, 1998) : besoins biogéniques, de valorisation sociale, d’accomplissement personnel et de relation sociale.
Au niveau des besoins biogéniques, le hoop-picket favorise le mouvement. En effet, nos règles sont définies de telle sorte que le jeu reste dynamique : 3 secondes maximum avec le cerceau en main, minimum 5 passes avant de marquer,… Tout comme le besoin d’autonomie le demande (Ryan & Deci, 2000), le hoop-picket permet également l’amusement, la découverte de la nouveauté, la création de stratégies, ou encore de jouer en y trouvant du sens grâce au transfert des apprentissages dans d’autres tâches et sports. Par exemple, le fait de réfléchir mentalement et agir physiquement : compter haut et fort les 5 passes peut être un apprentissage transférable au kin-ball où les élèves ont parfois difficile d’annoncer le mot « Omnikin + couleur » tout en bougeant sur le terrain. La coopération, le démarquage, la circulation du mobile et bien d’autres apprentissages peuvent être des acquis transversaux et transférables dans beaucoup de sports collectifs : basket, foot, handball, Poull ball,…
Ensuite, le besoin de valorisation sociale est comblé car le hoop-picket est un jeu collectif permettant de travailler en équipe et donc d’appartenir à un groupe, de collaborer, de se sentir reconnu et valorisé. En effet, il favorise la valorisation des partenaires, il permet aux plus faibles de participer tout autant que les autres à l’action collective et de marquer un point, ce qui augmente leur confiance en eux et l’estime de soi. La compétitivité permet de se comparer aux autres et d’augmenter le défi, ce qui favorise la motivation.
De plus, concernant le besoin d’accomplissement personnel, tout comme le besoin de compétence (Ryan & Deci, 2000), l’élève est mis en situation de réussite accessible. En effet, les passes sont facilement réalisables avec le mobile qui est le cerceau. Les joueurs peuvent le transmettre de différentes manières : verticalement du bas vers le haut, verticalement du haut vers le bas (plus dangereux), horizontalement en revers, horizontalement en coup droit (moins facile et moins précis), le faire rouler au sol (plus lent). Que le joueur soit en attaque ou en défense, le cerceau est relativement simple à attraper : à une main, à deux mains, en mettant son bras dedans, en plaçant son pied à l’intérieur lorsqu’il est à plat au sol. Ils ont la possibilité de viser quatre cibles placées dans les coins du terrain, mais également le joueur-piquet qui, lui, peut apporter son aide pour que le point soit marqué. Chaque élève peut donc se sentir efficace dans l’action collective. Le défi n’est ni trop simple, ni trop compliqué pour le joueur grâce aux zones interdites autour des piquets fixes, le nombre de passes imposées, la défense active mais sans contact et qui respecte la distance d’un bras et du cerceau,…
Enfin, le besoin de relation sociale est comblé car le hoop-picket favorise la coopération, l’entraide amenant à la réussite, la solidarité et la prise de responsabilités. L’élève collabore et interagit avec ses partenaires afin de progresser vers un but commun. Selon les réponses récoltées des élèves et des enseignants, la coopération est l’aspect le plus important à valoriser en sport collectif. Le hoop-picket permet cette coopération au travers des règles : le nombre de passes imposées, pouvoir viser un joueur-piquet pour gagner un point,…